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Gyslaine Pachet Micheneau, le bonheur reproduit


La peinture de Gyslaine Pachet Micheneau est une peinture emprunte d’évasion et de gaieté. Un bouquet de souvenirs de voyages, d’enfance, de moments agréables passés en famille.
« Les dimanches nous partions souvent au bord de la mer avec mes parents et mes frères. Nous allions nous promener au bord de l'eau et pêcher des coquillages. J'aime reproduire ces scènes qui me rappellent ces dimanches en famille. Ce sont des lieux où je me sentais bien, des moments de joie et de plaisir. »
L’artiste nous projette dans un espace du rêve, simple, ouvert. Les canaux bordés de petites maisons multicolores de Burano ; l’île du nord de la lagune de Venise devient accessible, à portée. Elle nous invite à prendre conscience de la visite. C’est une ouverture mentale vers des frontières palpables qui préserve le sentiment magique de l’inconnu.
L’Italie, l’Espagne, les plages, les ports, les champs de coquelicots … Les traces, références intimes du processus de travail de l’artiste sont nécessaires à la perception de ses œuvres. Sa démarche est la poursuite d’une trajectoire qui chemine avec cette manière propre à saisir les lambeaux d’existence.

Retour à Burano, 30 x 30 cm
Ses lieux ont quelque chose d’idyllique comme ancrés dans un paradis où tout est doux et joyeux. Ils constituent un tout homogène polis par le naturel charmant.
L’artiste travaille de préférence la peinture à l'huile au couteau sur toile de lin. La charge sensible portée par ces œuvres est évidente. Les paysages se reconstituent sous un assemblage poétique de couleurs. La palette est vive et chaleureuse.
La ligne et la couleur deviennent matrice d’une image qui absorbe le réel et qui s’inscrit dans une logique de prise de possession de la réalité. Si les œuvres sont fortement figuratives, la touche, la surface colorée et les rapports de ton déréalisent en partie les lieux et les figures, les transforment, sous certains angles, en abstraction.
Son geste est libre et au service de la couleur, de la lumière, de la spatialité des formes et du temps. Gyslaine Pachet Micheneau travaille la consonance vécue et impose une temporalité au spectateur. Elle créée cette atmosphère où vont se côtoyer différents temps.
Pour chacune de ses toiles, l’intuition d’un récit se forme. Une narration de secrets que le spectateur pourra tenter de percer. Les lieux sont situés entre un ailleurs identifiable et un nulle part inconnu. Ils s’inscrivent dans une certaine forme d’universalité, une mémoire collective qui parle à chacun, rythmée et joyeuse.
Ce sont des paysages aux figures neutres et furtives où le réalisme se dispute au mystère.
Gyslaine Pachet Micheneau recherche le questionnement et l’émotion du regard. Son audace est là, dans ses allers et retours, entre sphère individuelle et collective, entre réel et fiction.