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L’harmonie géométrique de François Camille

270 Composition (33*41)

La première impression que suscite le travail de François Camille est celle d’un jaillissement de couleurs et de formes, ordonnancées, dans un souci constant d’équilibre et d’harmonie.

Bien que son approche laisse une grande part au hasard, son geste est le résultat d’un processus logique de symboles apprivoisés et de combinaisons graphiques aléatoires, surgissant de son propre imaginaire.

Le noir, le gris et le blanc, alliés à une palette vive, expriment une certaine allégresse. Selon lui, « L’art d’aujourd’hui s’inscrit dans un parcours de tristesse et de pessimisme. Or, la vie, c’est la beauté de la nature, l’amour et l’art. Si ces trois éléments n’expriment pas un certain bonheur, que reste-t-il ? »

Les motifs et la couleur échappent à l’artiste pour dépasser le cadre fermé de la toile. L’alternance de courbes – bien que peu présentes- et de droites n’est pas sans évoquer les constructivismes russe et italien.
Selon l’artiste, « les formes géométriques dégagent une harmonie. Il y a dans l’abstraction géométrique, une forme d’esthétique éternelle que l’on retrouve dans une certaine architecture du Bauhaus et dans l’art des années trente. »

Il ne s’autorise aucune autre forme d’exubérance que celle de l’ordonnancement des motifs. Il se nourrit des lignes dessinées par Kandinsky, Braque Estève, Herbin, Picasso ou encore Delaunay. S’il y a exubérance, elle réside dans l’infini des formes qui nous entraîne dans le labyrinthe coloré de son imaginaire. Le choix de soustraire à ses œuvres la trace du passage de sa main ne nous convie pas à être témoin de ses hésitations.

Il nous offre sa lecture codée du monde. En traçant ses lignes, il impose ses limites, créé son propre ordre interne face au spectacle souvent chaotique du monde.
L’art de François Camille s’envisage comme un remède temporaire à l’angoisse ou à une authentique incertitude de l’Être pour dompter la persistance de l’inconnu.