Accéder au contenu principal

Claudette Allosio, distorsions urbaines

Attentive aux prouesses architecturales, sa série « Urbain » dévoile une vision poétique et transformée de la ville. Ce nouvel espace de liberté invite à une expérience hypnotique et singulière.

Son rapport physique et émotionnel à l’espace réinvente un parcours urbain hors-normes. Claudette Allosio saisit différentes qualités lumineuses d’architectures en s’inspirant de voyages dans les îles grecques, dans les grandes villes françaises et européennes. D’autres comme New-York ou Dubaï qu’elle n’a pas eu encore l’occasion de visiter questionnent sa démarche picturale.
« La ville est le symbole le plus évident de la modernité, de la vitesse, de l'accélération du temps. Elle s'étend de plus en plus, se décompose, se déforme. »
Ses photos personnelles lui servent de support pour exécuter ses œuvres au pastel sec, sa technique de prédilection. Le pastel sec permet le tracé de vagues étincelantes et de fondus tout en douceur avec la superposition de nuances et dégradés sans mélange. La couleur volatile reste une caractéristique fascinante dans l’œuvre de Claudette.

tournis-au-pied-des-gratteciels- pastel sec-50x50 cm

Sous cet éventail coloré, l’artiste redonne grâce aux petites cités de charme ancestral comme aux mégalopoles envahies par le gigantisme. Mais sa volonté de révéler l’importance esthétique du réel se transforme et se réinvente au-delà de la couleur.
Entre l’architecture moderniste et archaïque, les entrelacs oscillent pour révéler une réappropriation, un renouveau rêvé.
Les maisons blanches et bleues des Cyclades comme les gratte-ciels new-yorkais se fragmentent et se mettent en mouvement. Ils débordent sous un équilibre revisité où tout semble permis.
Les volumes explosent entre l’intérieur et l’extérieur. De la courbe à la ligne, les formes libres surgissent avec un certain panache. Le paysage recomposé s’appuie sur des distorsions. Les courbes sinueuses transportent vers un ailleurs, un déséquilibre de la verticalité qui ouvre le champ de l’aléatoire.
La beauté et l’étrangeté s’entrechoquent. Les bâtisses et les monuments flottent pour s’imposer entre le sourire et l’hostilité.
« Je rajoute toujours une bonne dose d'imaginaire à ces lieux urbains pour transposer mon ressenti, interroger avec fantaisie et une certaine inquiétude la démesure et ses limites (…) La ville fascine et effraye à la fois. »

tournis-au-pied-des-gratteciels-pastel sec-50x50 cm
 
Par glissement, elle découpe son espace fictionnel, crée une nouvelle présence en s’appuyant parfois sur des figures humaines, des passants et des éléments naturels tels que la pluie ou la pollution qui agrippent la force poétique.
Le trait balaye de l’évident au suggéré, du plus figuratif au vraiment abstrait. Une tension constante entre l’incertain et l’imaginaire invoque le trouble optique.
Cette parenthèse urbaine chaotique mais organisée s’adresse à nos projections mentales. Devant l’œuvre de Claudette Allosio, nous fabriquons nos propres évidences, nos potentialités de conviction, d’errance et d’illusion.