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Jean-Paul Schmitt, entre espace intérieur et espace extérieur.



 
Anne à Londres III, huile sur toile, 130 x 89 cm

Sa passion pour le dessin et son admiration pour Caravage et Hopper soulignent son intérêt pour un réalisme figuré à la narration singulière. Jean-Paul Schmitt peint des scènes de vie, des portraits, des paysages et des natures mortes.

Il dessine au fusain sur la toile, puis peint au couteau à l’acrylique et à l’huile, une technique qu’il affectionne tout particulièrement. De la composition à la couleur, tout est question d’équilibre. Les espaces colorés travaillés en aplats aux contours visibles s’harmonisent avec les effets de matière. Un jeu de lignes de force et de fuite en parfaite structuration, retranscrit avec une rationalité distante de légères distorsions de perspective. La restitution du réel est essentielle quant à l’adoption du point de vue et du ressenti du peintre.
« Je suis convaincu que le figuratif peut être abordé comme on aborde la poésie en alliant les mots hors de leurs assemblages normés mais tout en créant des images évidentes. »

Il contemple la poétique d’un décor de sa région des Monts du Lyonnais et d’autres lieux où il a su trouver une inspiration insolite. Les falaises de Bandol, une plage à Capri, un coucher de soleil au pays Basque, un cerisier à Céret… Il dépeint des scènes de cafés, des portraits de personnes capturés à domicile dans leur intimité. L’artiste sait saisir le magnétisme d’individus à la personnalité authentique. En questionnant l’identité du caractère et l’apparition de l’événement, ses scènes de vie révèlent une atmosphère gaie et joyeuse.
« Je crois dans la beauté de l’humain (tout en sachant ses capacités à être monstrueux) ; la joie ou, plus simplement, la sérénité sont des signes d’éternité. »

De la nature à la ville, de l’extérieur à l’intérieur, parfois, le lâcher prise s’affirme et son trait devient plus diffus. A la lumière naturelle, l’ordinaire, la simplicité du banal et du familier sont prélevés en substance pour révéler l’extraordinaire. Son processus narratif s'imprègne de l'intime, du lien avec l’autre et de son environnement.
« Une scène de vie parfaitement aboutie doit amener celui qui la contemple vers sa propre intimité en utilisant quelques universels. Ceux du monde actuel tels que les cafés, les situations vécues, les sentiments enfouis en chacun, des repères de contemporanéité comme les graffs, les habits…»

La construction travaille en même temps la figure et l’espace. La structure du fond appelle la position des corps et réciproquement. Chaque toile est une invitation à se placer dans la disposition d’écoute et de regard. Car, en réalité, les identités peintes sont les illustrations d’une mémoire collective ; des représentations de soi, des caractères évidents de notre conscient et de notre inconscient. Des personnages réels à la profondeur psychologique qui nous interpellent frontalement.

Jean-Paul Schmitt peint une réalité qui émeut, fascine, émerveille et qui se construit sur l’interrogation d’une humanité où s’efface progressivement la frontière entre espace intérieur et espace extérieur.