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Articles

Affichage des articles du avril, 2021

Eric Petr, Nuit radieuse, récit photographique.

  « J’avais l’envie de parler de ma ville ; Marseille, ville mal aimée et pourtant si belle, fendue par ses stigmates, ses blessures urbaines, qui n’offre sa protection divine de la Bonne Mère qu’à ceux qui s’en émerveillent. »     Eric Petr s’est volontairement plongé dans un environnement familier rempli de repères. Malgré une connaissance précise des lieux, il a cependant choisi l’errance et la surprise picturale. Dans l’intimité d’un endroit, un appartement situé au 8e étage de la cité radieuse du Corbusier où l’on peut contempler la beauté de la cité phocéenne, il a réalisé ses photographies à l’aide d’un appareil numérique monté d'un objectif des années soixante. Les images ont été capturées en une seule prise de vue, dans la spontanéité, sans post traitement en décembre 2020.    Vue de ses hauteurs, Marseille, cité de lumière endormie, donne une impression de vie, de mouvement. Les arrêts sur image reconstruisent l’identité de la ville. Ce sont des rencontres fortuites,

Jean-Jacques Curt, le réalisme humaniste

« Je suis un peintre figuratif qui aime la représentation du réel et je veux être aussi un impressionniste (…) Même si mes toiles ressemblent à des photos, je me limite dans le réalisme. »   L’artiste peint une réalité qui émeut, repose et émerveille où l’impression a son rôle à jouer. Exécuté entre douceur et apaisement, le diffus cohabite avec le précis. Lorsque l’on prend le temps de regarder ses toiles, petit à petit l’atmosphère se transforme. C’est une invitation à se placer dans la disposition de regard pour une meilleure compréhension de la narration. L’appropriation est subjective. Elle illustre des pans de vie d’une mémoire collective. Nous avons tous déjà vécu ou été témoin des situations évoquées par Jean-Jacques Curt.   La composition travaille en même temps la figure et l’espace avec des cadrages originaux qui donnent l’impression de volume. Cette hiérarchie spatiale inclut dans son espace celui qui la regarde. Pour ce faire, la toile de lin est enduite au préal

Francis Bellanger, réaliste et intemporel

Francis Bellanger travaille le corps avec le souci de l’esthétique, de la forme, de la sensualité, du charme et de la gestuelle.  Avec réalisme et intemporalité, il fait de ses modèles un puissant support d'expressivité.   Fasciné par le corps féminin, au-delà des apparences, l’artiste fabrique un art de voir. Ses traits sont fins, immédiats, spontanés, allusifs, narratifs et participent à des présences singulières, attirantes et troublantes.   « Les formes féminines sont élégantes, raffinées, subtiles. Elles impliquent une grande variété de sujets et d’interprétations possibles. »   Francis peint à l'huile sur toile, au pastel ou à la mine de plomb, sur papier blanc ou teinté d’après modèle vivant. Les corps reproduis ont cette particularité de ne pas évoquer la notion du temps ni de l’âge. « Chaque modèle a sa personnalité. Je n’ai rien contre le corps vieillissant. J’ai peint des femmes âgées. Au cours de mes études, j’ai d’ailleurs eu la chance de dessiner u

Tony Pereira Ferreira, profondeurs universelles.

  Tony Pereira Ferreira crée un univers abstrait ; un chaos aux confins erratiques de la contingence. Sans modèle, d'une manière méditative et contemplative, ses toiles s’appréhendent telles des constellations éclatées, fragments de l’univers. Mais l’artiste y retranscrit également sa vie psychique. « Je peins ma vie intérieure, ma nuit, des cieux imaginaires, des projections de mon esprit, des rêves. »   De l’infiniment grand à l’infiniment petit, de l’entité absolue à la perception de l’intime, cette source de créativité explore l’espace de ce qui relie et ce qui sépare. Les heurts du cosmos comme ceux du monde introspectif coexistent en mouvement, provoquant la lecture d’un va-et-vient qui questionne l’idée de commencement et de fin. Nous pénétrons dans la pénombre naissante d’une nuit où les   lueurs des planètes se distinguent. Sous cette nuit étoilée, nous imaginons des mondes cachés en nous interrogeant sur leurs origines.   L’artiste travaille à l’acrylique le fond

“Y A QU’À…”, se laisser éblouir par Mourka

A la fois médium et inspiration, la lumière est la source de son acte créatif. De l’obscurité à l’éblouissement, Mourka préserve sa fascination pour le visible et l’invisible. « La plupart du temps mes projets naissent d'un rêve nocturne ou éveillé, d'une fulgurance ou d'une association d'idées. »   Soirées de réception, festivals, concours, appels d'offre… Le projet peut être pour une ville ou un événement privé mais ce qui l’anime avant tout c’est le plaisir de l’expérimentation, la création de phénomènes. Mourka jongle avec le détournement et l’inattendu pour mettre en scène des présences éclairées et singulières.   Il est question d’échelle, de densité et de transparence. Chaque installation est une nouvelle expérimentation. L’artiste révèle un éventail des possibles et nous place tantôt dans une désorientation sensorielle tantôt dans la reconnaissance et l’identification de formes. Elle privilégie les courbes aux lignes droites, pour leur douceur et

Adèle Bessy, épopées humaines

Son geste débridé, expressionniste comme la trace d’un corps et d’un esprit libre, évoque la zone d’une humanité débordante. Rarement on trouvera dans les peintures d’Adèle Bessy une ligne de fuite, une perspective mais plutôt l’affrontement, la superposition, la confrontation de l’explosion du trait.   Ses travaux sont des accumulations de scénettes qui se renvoient les unes aux autres.   Elles assemblent des figures contrastées issues de la bibliothèque de son imaginaire, évoquant les monstruosités de la vie, voire une certaine conception du divin. La civilisation médiévale semble avoir trouvé chez elle une interprète atypique. « J'aime cette période, notamment les riches heures du Duc de Berry et tous les contes et légendes que j'ai lues et dont j'ai dû être imprégnée très tôt par toutes ces illustrations fantastiques où l'imagination est galopante. »   Devant ses œuvres, on pense aux hommes-créatures des Primitifs flamands, Albrecht Dürer, Martin Schongauer