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Choukry Benmansour libère les carcans

Bien qu'on oppose traditionnellement art et science, de plus en plus de plasticiens s'intéressent à la problématique du vivant. Choukry Benmansour en fait partie.


Cet explorateur de la vie et de la nature peint essentiellement à l’huile. Ses reliefs singuliers sont obtenus sans aucun apport de corps étrangers.
“La nature, qu'elle soit de l'univers marin, végétal, céleste est d'abord pour moi vivante et donc sacrée. Elle est l'expression parfaite du plus grand artiste. C’est une source infinie d'inspiration et s'en nourrir me permet de me réaliser, voire me découvrir. Le voyage permet d'accéder à cette diversité et cette richesse.”
Son procédé s’apparente à une quête faite de parcours et de documents. Une reconstitution de réalités complexes ou de contrées lointaines, adaptées ou déformées dans leur déplacement. A la fois précises et infinies, ses œuvres témoignent d’un attribut identitaire intrinsèquement lié au territoire. L’artiste prend plaisir à jouer avec la géographie, les distances, les déplacements.
Son intervention embrasse simultanément différentes échelles.



L'arche de Noé 80 x 100 cm

Du Sahara aux fonds marins, d’un monde à l’autre, Choukry Benmansour amplifie sa subjectivité et isole ses idées dans une création unique où l’approche empirique laisse peu de place à la contingence.
“Le professeur de mathématiques que je suis exprime une sensibilité. Il y a une recherche tout au long de mon travail. Je dirais que l'aléatoire a peu de place.”
Entre le contrôle et le hasard, entre la précision et le lâcher prise, l’artiste rapproche ces deux intentions pour créer une nouvelle potentialité.
Ses recherches forment des territoires imaginaires cartographiés, parfaitement construits et délimités par des parcelles colorées aux entrelacs sauvages.
D’une forte présence spatiale, les compositions forment un réseau complexe et rythmé.
Submergé par la palette chatoyante, le processus progressif de fragmentation de la forme colonise l’étendue de la toile jusque dans ses derniers retranchements.
“C’est le résultat d'un langage dont l'alphabet serait composé de veines et de couleurs. Certains amis biologistes y voient des coupes cellulaires.”
Choukry Benmansour développe un lexique artistique nourri par des interrogations. Il libère les carcans, laissant chacun interpréter ses espaces de liberté.  Il questionne par-là même les processus de reconstitution et d’interprétation. Il relie la nature, l’énigme et l’identification. C’est une invitation à l’immersion où le regard s’enfonce pour tenter d’élucider un mystère habilement laissé en suspend.