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Articles

Affichage des articles du juin, 2014

Rosemay Dahan, jeux de regards

Rosemay Dahan est animée par la recherche d’un réalisme. La contemporanéité de sa peinture se situe dans cette virtuosité alchimique de dosage, de gestes et dans la maîtrise des effluves des techniques mixtes. Sur une même toile, elle joue avec la matière et juxtapose. Son instrument de base est le pastel auquel elle ajoute de l’encre, de l’aquarelle, de l’huile pour plus de liberté, d’effets inattendus et d’assurance. « Ma peur de la couleur a disparu quand j’ai découvert le pastel sec et toutes ses nuances. J’ai essayé de donner au pastel une impression de peinture sur toile en utilisant beaucoup de matière et non pas l’estompe qui lui est souvent associée.  » Baldwin, 2011, encre, aquarelle et pastel, 40 x 30 cm L’artiste nous fait assister à la révélation d’une image. Elle choisit des personnalités d’hier, des icônes historiques inscrites dans l’inconscient collectif. Elle capture leur présence pour en exposer leur permanence et fait raconter à ces per

Michel Debray, le sexe source de vie

Le sujet principal de l’obsession de Michel Debray est le corps féminin. Il avoue non sans ironie préférer la figure nue au paysage ou à la nature morte. « Je ne vois pas ce qu’il y a de plus beau que le corps d’une femme dans sa plénitude. Je ne crois qu’en la biologie. Le plus beau poème d’amour n’est rien face à l’éjaculation ou au flux de cyprine qui résulte d’un désir amoureux. La vérité est nue et le nu est la vérité des êtres. J’aime le nu sans trop d’artifices. » Cet amoureux de la vie, transforme des femmes ordinaires en muses extraordinaires. Il nous autorise à les connaître parce qu’elles ont chacune une réalité à explorer. Une histoire, un vécu, un combat, une fragilité face à un monde qui ne les accepte pas toujours. La minutie et la constance obsessionnelle de son travail confirment la fascination de l’artiste à l’égard de ses sujets. C’est avant tout par la couleur qu’il choisit de les sublimer. L’artiste est un savant coloriste. Sur toile de lin, les couleurs primaire

Hervé Malgorn travestit les archétypes

Certains pourront penser que l’art d’ Hervé Malgorn est hérétique et blasphématoire d’autres pourront comprendre qu’il combine subtilement et avec dérision les récits pour dénoncer les contradictions du monde d’aujourd’hui. They're fucking jealous of my shoes ! 2014, technique mixte, 67 x 94 cm Sa dernière série CatéSchisme s’appuie sur l’imagerie religieuse catholique à partir de documents anciens ;   des dessins, des photographies, des tirages héliographiques des 19 ème   et début 20 ème siècles de peintures et autres documents en noir et blanc reprenant certains passages de la Bible. L’intention d’Hervé Malgorn est de détourner le sens et l'intention originelle de l’image en insérant des collages. Il appose pour cela méthodiquement des images issues de magazines «vintage», des Paris Match des années soixante, soixante dix. C’est aussi un fervent cinéphile et collectionneur d’affiches du cinéma d’hier, en particulier lorsqu’elles sont dessinées.   Ses collages r

Isabelle Geli, tours fictionnelles

Sur toile de lin brut, Isabelle Geli peint à l’huile et à l’acrylique au couteau. «  Le couteau m'apporte la spontanéité dans le geste, c'est du mouvement, du gestuel, je laisse parler ainsi mon ressenti. Sous le couteau les couleurs se mélangent en caressant la toile avec douceur ; je ne brise pas les pigments et les tons sont plus vifs et plus lumineux.  » L’artiste peint la nature, la ville, la mer, les ports, les fleurs, les portraits… Tout ce qui croise son chemin. Elle expérimente le paysage et sa perception pour faire osciller la représentation entre étrangeté et familiarité. «  Les constructions des building, des bâtiments, me font travailler la perspective et donnent de la profondeur, ils sont souvent au bord de l'eau pour un travail de transparence.  » Ce contraste entre la nature et l'urbanisation est envisagé sous une inflexion surréaliste. Certains éléments sont en inadéquation avec ce qui les entoure. Les formes disparates, f

Nathalie Beauvais entre ciel et mer

La mer est son port d’attache. Nathalie Beauvais s’inspire de bateaux et de voyages.   « Je suis née à Royan sur l'océan Atlantique, je travaille et vis entre La Rochelle et les Sables d'Olonne. Je navigue en méditerranée où mon bateau est basé. La mer est indissociable de ma vie. » Artiste autodidacte, elle souhaite rendre sa peinture libre et sans complexe. Elle peint exclusivement à l’huile pour sa brillance et son temps de séchage long qui lui permet de revisiter la toile selon son envie, aux pinceaux pour les fonds, aux couteaux pour les formes. Son intention est d’élaborer des fonds très purs pour lesquels elle travaille la couleur sous de nombreuses couches vives. Son emploi ne respecte aucune volonté de réalisme. Le diffus et le flou sont exécutés entre douceur, apaisement et tempête. La ville en couleur, huile sur toile, 80 sur 80 cm Vaporeuses et légères comme un nuage, ses toiles scellent la mer et le ciel pour englober le spect

Emmanuel Bour, totem naturel

Emmanuel Bour est un artiste de pleine nature. Il vit à la campagne au milieu des vergers et des forêts. Il sculpte le bois qu’il ramène à la réalité contemporaine, son enjeu est aussi esthétique que contextuel. La femme serpent (1) Son père était menuisier, le bois l’accompagne depuis toujours, il s’inscrit dans son vécu mémoriel et physique. Ses travaux induisent un rapport au corps, une confrontation en prise directe avec la matière, une attraction sensuelle. « J’aime l’odeur et le contact soyeux du bois, c’est une matière familière et rassurante. » L’artiste travaille avec ce qu’il trouve ; des bois indigènes de sa région, très souvent le poirier sauvage qu’il utilise comme matrice à laquelle il associe des essences plus colorées et singulières comme le lilas, le buis, l’aubépine, le prunelier ou autres quetschiers et cognassiers. « Les arbres que je récupère sont souvent morts sur pied et comportent des parties creuses, abimées ou colorées de rouge

Omar Belghiti, au-delà des signes

OmarBelghiti est un artiste marocain qui vit à Rabat. Il peint à l'acrylique et allie des matières traditionnelles comme des poudres ocres ou bleues utilisées pour l'architecture. « Les couleurs traduisent une certaine chaleur et une dynamique avec un référentiel culturel. Le rouge et le vert sont les couleurs nationales marocaines. J’utilise aussi le bleu Majorelle. Mon intention est de préserver dans mes œuvres le caractère marocain avec des couleurs vives qui éblouissent. »   C’est sans aucun doute la couleur qui compte, qui construit le territoire de sa peinture. Vibrante et vivante, elle déploie le rythme de l’œuvre. Mais l’artiste revendique autant la force imageante des jeux de couleur que de forme. Si l’apparence de ses travaux peut être abstraite au premier regard, quelques éléments figuratifs surgissent au second. Les arcs, les portes, les murailles, les carreaux sont autant de symboles culturels riches qu’il insère, parfois sous forme réal

Isabelle De Luca, l’entrelacement intime du trait et de l’idée

Passionnée par le dessin et la peinture depuis l’âge de 10 ans, Isabelle De Luca étudie les Arts appliqués. Architecte d’intérieur, graphiste elle ne cesse de dessiner, peindre et fréquente les ateliers d’artistes et les Beaux-Arts à Paris. Tout son univers, sa vie sentimentale, familiale, la nature, l’environnement entre le cri et le paisible, nourrit son désir de peindre et de dessiner. L’artiste réalise des séries figuratives de portraits, de paysages et d’arbres. Son procédé est méthodiquement pensé. Elle prend d’abord en photos ses modèles, arbres ou personnages en leur laissant toute liberté et sans aucune directive de pose. Elle capte la lumière, les ombres, le mouvement, l’inconstance, le déroulement des choses. Elle laisse libre court à l’image et à la surprise picturale. Ensuite elle commence son travail à la peinture à l’huile ou dessine au crayon à papier et estompe à la gomme, à la craie ou à l’eau les traits qu’elle souhaite doux, légers, délicat, aériens. « J