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Yammes habille les arbres… avec une remarquable frénésie sérielle du paysage.

  Série "Habiller les arbres", technique mixte. La contemporanéité de sa série se situe dans cette virtuosité alchimique de techniques distinctes qui associent la photographie, la peinture et le dessin. Yammes photographie depuis toujours son environnement, le ciel, la nature et les arbres notamment. Ce milieu naturel capturé est ensuite transformé avec une intention prêtée aux illusions de l’image.   En retranscrivant ce que le réel lui inspire, elle s’attache à l’idée de représenter des arbres animés et costumés. Tous sont méthodiquement présents dans les masses. L’artiste r egarde les arbres en montrant le visible derrière l’opacité . Son degré d’abstraction préserve la structure apparente de l’arbre. L’impression de surgissement se révèle et laisse ainsi s’exprimer la surprise picturale.   Yammes magnifie l’arbre en rendant perceptible sa présence qui se dérobe comme une existence singulière. Revisité en espaces colorés , il s’apparente eff
Articles récents

Pascale Kosior, la dérive des continents

Sa dernière série exprime sa passion pour les cartes. Elle se contemple telle une quête du paysage qui nous transporte vers des trajectoires atypiques, aux topographies reconstruites. Ce sont des continents revisités vus du ciel. Des espaces multiples aux fragments autonomes et aux frontières redéfinies qui surgissent des mers.   Ce monde chahuté laisse se confronter des paysages balayés pour nous emporter vers une autre dimension ; celle d’un temps qui ne s’est pas encore produit mais qui pourrait correspondre à la perspective d’un futur proche. Ses compositions abstraites à l’aspect cartographié laissent effectivement présager l’ébranlement de l’équilibre climatique avec la réalité simple et irréversible d’une métamorphose naturelle.   « Très sensible aux dérèglements climatiques que nous subissons et qui, inexorablement, changent l'image familière que nous connaissons, je m'amuse à jouer avec l'idée des côtes, des pays et des continents qui

Olivier Bataille, l’humanité de marbre

  EVOCATION 466 – 2013– brèche de Saint Maximin, lichen, mousse – h : 35cm.  (Collection particulière, Pays-Bas). Olivier Bataille solidifie l’individualité. Son geste expressionniste témoigne de son esprit libre. Il provoque une esthétique inattendue, à la fois minimale et pleine de vitalité.   Son marbre, rare, provient d’anciennes carrières du sud-est de la France. En taille directe, il y matérialise le poids de l’imaginaire et la force créatrice de l’aléatoire. « Cette technique spontanée, plus rapide, laisse moins de place au mental qui nous limite. Le but est non pas de faire une sculpture déjà imaginée mais de créer une figure avec tout ce que cela comporte d’incertain. »   En se délivrant de la méthode pour accéder à la liberté du geste, l’artiste s’assure d’une autonomie de création. Travailler à partir de la sensation présente, donne une consistance tout à fait singulière au visible. Chaque sculpture laisse l’opportunit

Dominique Grisoni, une question d’équilibre

  Caractères I, huile sur toile de lin, 80 x 90cm Elle peint la ville sous les lignes de l’horizon, modèle des besaces et des bibliothèques en céramique. Le point commun de ses œuvres est sans aucun doute la géométrie d’un équilibre pesé.      Sur la toile, son hommage à la ville est abstrait et se traduit par des lignes qui rendent visible à la lisière de l’explicite, entre apparition et disparition. « Ces lignes verticales évoquent aussi des forêts, des formes géométriques, carrées ou rectangulaires, des ouvertures, des fenêtres laissant entrer la lumière. »   Le degré d'abstraction n'est pas total et les lignes de fuites structurent le regard qui rôde jusqu’aux marges de l’image. Elles conduisent vers des perturbations optiques qui altèrent la vision. La hiérarchisation se trouble. Des altitudes aux abysses, un sentiment de vertige invite au déracinement.   Le récit se déploie et participe ainsi à un mouvement de métamorphose. Les immeubles se fragm

Jean-Marc Pouletaut, entre matière et peinture

    Avec cette ultime série, Jean-Marc Pouletaut dresse de nouveaux paysages mentaux dont les traits sont dictés aussi bien par la peinture que le matériau. Du vide au plein, du rien à l’accumulation, ces œuvres créent le dialogue et la confrontation entre le trait et l’objet.     Le peintre utilise des coquillages et couteaux ramassés sur les plages de Normandie mais aussi des cendres, des ficelles, des papiers froissés, des écorces de bois, ou encore des fonds de bouteille en plastique, des couvercles de boîtes de cigares, des pots de yaourt et des plaquettes de médicaments.   Comme un environnement en mutation, les plans et les volumes dialoguent pour structurer l’espace sous une perception organique, débordante et expansive.   Cette topologie d’une nouvelle terre où s’accumulent parfois des fragments de déchets, fait référence aux paysages manufacturés montrant les effets néfastes de l’industrialisation et de la pollution accumulée. Avec poésie, Jean-

Ene Jakobi, A fleur de peau… Et de peines

  Aquarelle sur papier, 50x65 cm, dessin réalisé pendant le confinement 2020 à Paris (photo Flavia Raddavero)   Cette série est une recherche sur la vie d’artiste et ses tourments. Une réflexion sur le harcèlement dans le cadre de son travail, sous les sphères du sensible.   Lys, marguerites, violettes et autres muguets sont peints à l’aquarelle et dessinés au crayon sur papier selon la plus grande rigueur académique. Originaire de Tallinn en Estonie, Ene Jakobi a étudié aux Beaux-Arts. Elle témoigne ici de sa parfaite maîtrise du geste qu’elle utilise dans une intention contemporaine. Avec un certain sarcasme, elle vient chahuter la douce harmonie apparente de ses dessins botaniques.   A la recherche d’une perception spontanée, d’une émotion brute, l’artiste fait basculer le réel avec une double lecture en proposant des commentaires à contre-courant pour illustrer ses œuvres . Pour ce faire, quelques artistes de son entourage ont été sollicités pour rédiger

Serge Antigny, le reflet de l’abstraction

  Lumineuses et transformées, ses expériences esthétiques l’animent constamment vers de nouvelles découvertes, des métamorphoses issues de photographies aux reflets expressifs. Serge Antigny, créateur d’images, utilise le procédé technique de photographisme. Pour cette série intitulée "Réflexion diffraction et miroitement", il effectue des prises de vue de tout objet en verre, en cuivre, en argent, pouvant renvoyer des éclats ou des reflets déformés. « Je photographie le reflet de boules de noël argentées ou dorées, de verres ciselés ou taillés avec des éclairages soit par émission ou réflexion, des billes de verre, de l’acier ou tout simplement l’eau… » Entre le réel et l’abstrait, le choc esthétique né de la fragmentation de la prise de vue révélée ensuite sur tablette graphique. De l’exploration à la composition, de la photographie à l’abstraction pure, ce n’est pas l’image qui fait sens mais sa transformation.   « Je travaille sur table g