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Articles

Affichage des articles du avril, 2014

Cécile Martinie, en métamorphose

La première, détail, bronze La terre sous ses doigts prend forme et devient sujet. Avec ou sans modèle vivant, Cécile Martinie ne cherche pas la ressemblance mais l'expression de l’âme. Ses sculptures se donnent à voir comme des présences. Pour leur donner toute leur dimension, elle transforme la terre en bronze. Son œuvre constitue une véritable étude du genre par son caractère sériel, entre académisme et forme plus contemporaine. Sa recherche spatiale, la complexité de la composition, le fondu des formes, la déformation, les outrances musculaires conservent les traces de l’élaboration et cultivent l’accident. Cette rupture des traits et des courbes ne brise pas la grâce et l’élégance. L’artiste manipule l’équilibre. Elle fractionne, contorsionne, extirpe le réel sans s’en détacher. La vraisemblance et la proportion sont subtilement remises en cause. Ce procédé incarne la trace de sa réappropriation. Son geste vindicatif, expressionniste revendique son esprit libre....

Annie Barel, le corps protéiforme

Annie Barel est une artiste pluridisciplinaire. Elle s’appuie sur des supports multiples offrant à ses travaux une combinaison protéiforme ultra-contemporaine. Ses terrains d’expressions sont la peinture sur toile, la photographie sur grands formats, la vidéo ou encore la performance de peinture virtuelle projetée sur le corps en mouvement. À l’intérieur de son dispositif, la marge de liberté est grande et les projets ouverts. Annie Barel aurait pu être une artiste Fluxus. Comme ces activistes des sixties, elle vise à supprimer les frontières entre toutes les formes artistiques et insiste sur le côté éphémère de l’art en provoquant la performance et l’échange. En témoigne son appartenance à plusieurs collectifs d’artistes qui lui permettent de co-organiser des rencontres et des échanges créatifs à l’étranger. Des allers-venues entre continents pour se nourrir de pratiques et d’inspirations différentes. Sa dernière intention se concentre sur le corps masculin. « ...

Kenan Olier, flux intemporels

Passionné   par   les   villes,   les   circulations,   Kenan Olier cherche à représenter le flux des ensembles urbains, des lieux souvent en déserrance. Hüzün, huile sur toile, 120 x 150 cm Kenan Olier peint à l’huile sur toile, au pinceau, à la brosse principalement. Le geste est figuratif, épuré. Son univers pictural entremêle pêle-mêle couleurs pastel et vives laissant diffuser un climat souvent hivernal. Sa contemporanéité se situe dans cette alchimie de dosage des pigments, des gestes. Il privilégie les rendus de lumière et développe une véritable démarche de simplicité. Sa logique constructive étendue traduit une certaine fluidité de l’espace. Les lignes de fuites sont envisagées comme des traversées énigmatiques, des courbes sinueuses qui indiquent la direction et transportent vers un ailleurs. Cette perspective optique devient existentielle, elle indique un destin. La présence de voitures o...

Claude Andral, féroce et amusé

L’univers sensuel, ironique et macabre de Claude Andral est d’une férocité et d’une inventivité extraordinaire. Celui que son entourage qualifie de fabuliste contemporain apporte à la peinture une dimension figurative hautement expressionniste où les allégories réalistes côtoient les plus chimériques.  L’artiste n’a pas toujours été peintre. Après l’école des Arts appliqués à Paris, il a d’abord été directeur artistique d’un grand éditeur-fabricant de papiers peints dans l’Oise. Poste d’observation qui lui permet, 40 ans durant, de flairer et mettre en œuvre les dernières tendances d’art avant-gardistes. Ce lieu sera son laboratoire sociologique de la condition humaine. Les sensibilités et les misères enfouies des ouvriers de la région qu’il pratique quotidiennement seront une matière première pour sa peinture, comme la guerre, un souvenir traumatique ancré. Claude Andral a 15 ans en 1945 et se souvient avec effroi   des cortèges de spectres rescapés de...

Monika Andrén, le retournement par l’imaginaire

Sa peinture est un songe d’évidence au romantisme. Monika Andrén mêle l’acrylique et la peinture à l’huile sur toile, parfois l’aquarelle lorsqu’elle recherche une exécution plus spontanée. Elle peint au pinceau, laisse couler, absorber puis efface sans conserver le dispositif de création visible. Cette manière très délicate et fluide de procéder donne à ses œuvres une touche qui les rend parfaitement reconnaissables. Son intention revient parfois sur le geste. Elle anime puis déséquilibre sa composition. Une façon de bouleverser ses toiles au fil du temps pour laisser surgir une nouvelle atmosphère. L’artiste donne forme à la notion de transformation, à une sorte de retournement par l’imaginaire. Il s’agit de redonner à voir dans un autre espace, un autre temps pour procurer un sentiment confortable qui tient d’un état de bouleversement. A dominante abstraite, ses toiles laissent surgir des représentations plus ou moins figuratives que le spectateur peut interpréter librement. ...

Florence Wetzel, impression aquatique

A l’origine de la série Habiter la Seine, c’est une envie de balade , de détours au fil de l’eau, de se laisser immerger par le paysage. Florence Wetzel s’attelle à une technique simple et objective, une photographie libérée des affects et autres artifices. Elle effectue ses prises de vue en négatif numérique  (Raw). Ce format contient toutes les données enregistrées par le capteur et permet de retranscrire un maximum de détails. Elle capture du printemps à l’automne, là où la lumière sculpte les matières. Les photographies sélectionnées sont retravaillées pour optimiser luminosité, contraste et couleurs avant d’être imprimées sur papier ou livre- photo. L’artiste s’autorise ensuite l’extrapolation, dernière étape venant compléter ses tirages , par des références légendées  : des titres d’œuvres impressionnistes. Ce rapprochement mêle émotion et réflexion, il se réalise selon le lieu commun où a été réalisé le cliché ou simplement selon une atmosphère évocatrice du ...

Soledad Penalta, poésie inoxydable

  Soledad Penalta travaille l’acier inoxydable et l’acier Corten, un métal auto-patiné à corrosion superficielle forcée, réputé pour son aspect et sa résistance aux conditions atmosphériques. Elle plie, coupe, martèle, soude, peint et patine la matière en plaques, lamelles souples et arceaux puis insère des personnages en mouvements et des écritures. Ces mots et ces anonymes dessinés à même l’acier attisent le feu et la curiosité. Le trait est finement intégré sans dessin préalable et sans repentir visible.   “ C’est la trace d’une méditation, d’un accord musical, d’un poème… Un artiste est toujours à la frontière de tous les risques. Aujourd’hui la réalité quotidienne laisse peut de place à l'imagination, il faut continuellement l’agrandir avec de nouvelles images. ”  Entre figuration et abstraction, ses pièces uniques sont des créations parfaitement identifiables qui n’empruntent aucun autre terrain esthétique. Elles incarnent les tra...