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Articles

Affichage des articles du mars, 2017

Catherine Angot, de la sagesse à la frasque

Techniques mixtes, papier marouflé sur bois, 40 cm x 40 cm, 2017   Elle investit les champs des arts décoratifs, un univers qu’elle maîtrise pour trouver un regard neuf et contemporain teinté d’un zeste d’extravagance. Formée aux arts décoratifs, cet héritage esthétique reste très présent dans sa démarche artistique. « Je suis peintre décoratrice ; mon travail consiste à embellir les murs. En produisant un travail plus personnel, j'utilise tout naturellement les techniques anciennes des peintres décorateurs et les motifs décoratifs utilisés à travers les siècles. » Catherine Angot sait animer la composition, représenter avec justesse un volume, une teinte, une ambiance. Son intention de reconstituer fidèlement les techniques classiques peut apparaître bégnine et domestique. Mais consciente de ce qu’elle prélève dans l’art, l’artiste affirme ses choix avec une garantie de style et de singularité qui lui confère aujourd’hui une réelle contemporanéité. Elle es

Fabrice Entemeyer lutte contre l'oubli

AMERillo Light, série Flag, technique mixte, 50x70 cm, 2016 Les tableaux de Fabrice Entemeyer ont quelque chose de familier, ils contiennent un lien direct avec notre culture médiatique, notre patrimoine banalisé d’images où la violence des faits divers fait parfois irruption.   « Ma série Flag évoque les attentats d'Orlando, Les captifs élémentaires, celle d’un combat pour la survie. Ces deux séries font dialoguer les matières, les compositions abstraites et les couleurs de concert avec les représentations figuratives des corps nus. » Ces deux séries distinctes n’ont rien de morbide, partout la vie affleure. L’artiste développe le traitement de sujets dramatiques en se concentrant sur l’existence humaine et la survie. Ce témoignage d’optimisme est d’abord renforcé par une palette jouant des dualités de blancs, de noirs et de couleurs vives. Les captifs élémentaires se construisent autour des éléments feu, eau, terre, air. Ici, la tec

Denis Guffroy, « l’homme qui plantait des arbres. » *

Variations d'automne, acrylique sur toile, 9 tableaux 40 x 40 cm, 2016 Architecte de formation, il a appris à dessiner au té, à l’équerre et à main levée schémas, croquis et plans d’exécution. Désormais éloigné des échelles et des rapports de perspectives, il ne veut plus avoir le compas dans l’œil pour s’exprimer autrement avec la peinture.   Ses premières œuvres totalement abstraites se transforment petit à petit, laissant affiner son trait et son rapport à la couleur vers une sensation plus figurative mais toujours fragmentée. Son intérêt pour la perte des repères et de l’équilibre s’appuie sur son geste lancé au couteau ou à la spatule de plâtrier. Il ne fait pas pour autant main basse sur les détails et peint avec une remarquable frénésie sérielle des paysages, en s’attachant à l’idée de représenter l’herbe, le ciel et l’arbre. Ce dernier est un véritable fil conducteur dans son œuvre. Denis Guffroy est un « homme qui plante des arbres. » « Dans la nature, l’a

Michel Marant, nature « demie-abstraite »

Plans d'eau, technique mixte sur toile, 38 x 46cm, 2016 Sa méthode de captation de la nature provoque des rencontres indiciaires qui font sens entre le figuratif et l’abstrait.   « J'ai voulu consacrer une série de peintures mettant en valeur les richesses du Limousin ; la porcelaine comme l’élevage. J'ai incorporé à mes toiles des assiettes en porcelaine sur lesquelles j'ai peint des bovins ou des fleurs représentant la nature, et des blocs symbolisant la culture. » Dans une oscillation entre prélèvement, mise en scène, représentation et altération de la perception, sa peinture se prête au jeu des références et des codes. Les thèmes, les techniques, les associations visuelles, les cadrages, les couleurs utilisées… Tout sort de l’ordinaire et tout est à regarder. Ses toiles se construisent à l'acrylique par aplats et fragments reconstitués. Pour fabriquer ses espaces, il puise son inspiration d’une expérienc

Nadine Arrieta, Arrêt sur espace-temps, épisode 1.

Arrêt sur Espace-Temps Series, 1ter Nadine Arrieta s’intéresse à l’espace-temps. Sa pratique s’accompagne de recherches, de lectures, de croquis et d’autres réflexions qui ancrent les espaces qu’elle traverse dans un continuum de strates. Ce jeu de surfaces participe au déséquilibre de la scène que chacun est invité à reconstituer. Lors d’une résidence en 2016 à Artscape Gibraltar Point au Canada, l’artiste s’est penchée sur la question de la capture et la concentration de l’instant, de la vitesse, du mouvement, du décalage et du suspend. Elle peint pour ce faire à l’huile. Les couleurs ne sont pas mélangées mais superposées sur la toile agrafée au mur. Cette épaisseur sensuelle et palpable fait écho au souffle du vent, aux vagues ondulantes de la mer… Autant des mouvements naturels confrontés à la rigidité des façades de la ville. L’espace informe fait remonter les pensées, la mémoire, les souvenirs effacés, voilés et même créés de toutes pièces.

Marina Cartiant, la fable et le réel

Message de paix, technique mixte.   Son exposition Liberté ton goût est aigre-doux* déploie des peintures au langage fabuleux pour mieux contrer le contexte actuel chaotique. Les peintures de Marina Cartiant délimitent un espace fictionnel où débordent certains éléments narratifs issus de contes. « Les histoires pour enfants reflètent toujours les sentiments des adultes sous une forme symbolique. » L’atmosphère particulière du conte est parfaitement évoquée grâce une technique mixte sur papier, une masse vibrante où les couleurs rivalisent, s’unissent intimement. La présence récurrente du blanc, forme de pureté et d’innocence, se dilue dans le jus de tonalités vives et plus froides. Une sensation aigre-douce qui laisse percevoir de l’acerbité sous une apparente bienveillance.                                                           L’artiste a cette manière subtile de mêler figuration et abstraction, de poser à nouveau la question de l’équilib