Plans d'eau, technique
mixte sur toile, 38 x 46cm, 2016
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Sa méthode de captation de la nature provoque des rencontres indiciaires qui font sens entre le figuratif et l’abstrait.
« J'ai voulu consacrer une série de peintures
mettant en valeur les richesses du Limousin ; la porcelaine comme
l’élevage. J'ai incorporé à mes toiles des assiettes en porcelaine sur
lesquelles j'ai peint des bovins ou des fleurs représentant la nature, et des
blocs symbolisant la culture. »
Dans une oscillation entre
prélèvement, mise en scène, représentation et altération de la perception, sa
peinture se prête au jeu des références et des codes. Les thèmes, les
techniques, les associations visuelles, les cadrages, les couleurs utilisées…
Tout sort de l’ordinaire et tout est à regarder.
Ses toiles se construisent
à l'acrylique par aplats et fragments reconstitués. Pour
fabriquer ses espaces, il puise son inspiration d’une expérience personnelle. Ces
instants vécus ravivent des souvenirs marquants et participent à l’originalité de son vocabulaire plastique.
« Touché par un séisme en Italie, je n'ai vu que
des blocs de pierres s'entasser les uns sur les autres, ce qui m'a incité à
peindre des carrés et des rectangles, d'où émerge, malgré ce sinistre, une
nouvelle vie. C'est la raison pour laquelle j'ai intitulé ces peintures
"demi-abstrait" car au-delà de ces bouleversements de la nature il y
a toujours une renaissance. »
Ses travaux jouent sur l’apparition de l’image. L’idée de la résurgence et de la permanence est entretenue par la forme répétée des fleurs et des champs ; une vue aérienne des cultures et des pâturages dans lesquels les bovins vivent en toute liberté.
Ses travaux jouent sur l’apparition de l’image. L’idée de la résurgence et de la permanence est entretenue par la forme répétée des fleurs et des champs ; une vue aérienne des cultures et des pâturages dans lesquels les bovins vivent en toute liberté.
Les aplats
bleus de cobalt et bleus clairs évoquent les plans d'eau nombreux en Limousin,
les aplats verts, les pâturages, les aplats jaunes, rouges orangés illustrent
les céréales.
Les quatre saisons, acrylique
sur toile, 102 x 124 cm, 2017
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Ce lot d’images mentales participe à un climat de
réminiscence et fait référence à l’Art
Nouveau. Les compositions s’apparentent à des natures
mortes revisitées, bousculées. C’est un extrait de nature reconstituée, calme
et harmonieuse où les formes
ondoyantes et rectangulaires s’enchevêtrent. Leurs volutes privilégient
l’esthétique des courbes, des lignes franches et des asymétries.
Cette ornementation
mi-organique, mi-géométrique créée une forte distinction.
La déflagration de contrastes alimente une étrangeté tangible renforcée par
l’association de couleurs chaudes et de couleurs froides. Cette dualité de la
palette apporte une certaine profondeur.
Le processus de choix et de
juxtaposition réunit formes et couleurs. Il induit un équilibre et autant de
prétextes au passage du figuratif à l’abstrait. Dans une dynamique qui se
nourrit du heurt d’éléments distincts, l’artiste remet de l’ordre.
Comme un symptôme de résistance, il revendique
son goût pour les matériaux et les techniques d’antan. L’élément fragile évoqué
par la porcelaine en témoigne. Dans cette confrontation de temporalités, ce
va-et-vient continu entre le passé et le présent, le travail de Michel Marant
est animé d’une réelle effervescence.
Ses compositions puissantes défendent un univers pictural singulier qui nous conduit du
vraisemblable à l'insolite sans altérer l’immersion poétique de sa vision de la
nature.