Ses œuvres sont passées au
filtre de l’étrange et de l’imaginaire. Elles évoquent la quête esthétique d’un humanisme
romantique à la fois joyeux et noir.
Son paysage imaginaire sublime
les scènes et les figures gracieuses d’un monde expressif baigné d’ombre et de
lumière. David rend hommage au monde animal et réalise des portraits à la forte
présence de cheval, coq, abeille, truite, et autre cerf orné d’apparats témoins
d’une certaine préciosité. Ce sont des coiffes, des couronnes ou des collerettes
semblant tout droit issues d’une noble descendance. A ce bestiaire pour le
moins atypique, d’autres femmes fontaines, reines
spectrales ou soldats mystérieux participent à l’étrangeté du
fantastique et à l’irruption de l’anormal.
C’est sans aucun doute un
surréalisme aussi étincelant que ténébreux, issu d’un autre temps, celui du
romantisme du 19e siècle où l’on célébrait la toute-puissance du
sentiment et de la subjectivité, laissant libre cours à l’imagination. Le
peintre évoque le temps passé avec une modernité indéniable. Ce spectacle
surnaturel sonde les abîmes de l’âme et exaltent les sens. Il est envisagé
comme une caricature aussi dramatique qu’ironique. L’atmosphère est à la fois
énigmatique et sensuelle, inquiétante et attirante. De quoi troubler le
regardeur jusque dans son inconscient.
Au pays des merveilles d’Europa, une œuvre récente de l’artiste représente les véritables emblèmes de chaque nation européenne. Elle évoque : « dans une ambiance dystopique, la puissance du rassemblement qui vous
emporte dans un monde de paix. J’ai voulu présenter mon Europe ! Avec l’espoir
d’un soleil meilleur. » On sourit devant l’humanité des animaux. C’est
une sorte d’hommage envoûtant et amusé à la différence, aux spécificités de chacun
qui créent l’union vers de nouvelles perspectives. Mais c’est aussi une œuvre
d’anticipation, créée en 2019, avant la pandémie qui a immobilisé la planète.
Les œuvres du peintre ont en
commun le raffinement des traits qui
convoque un merveilleux profondément contemporain. Rêve et châtiment, folie et quiétude… Les repères se
dénouent. Les tableaux sont peints au doigt au pastel à l’huile et à
la peinture à l’huile. Leur force
poétique s’appuie aussi sur une palette où le noir prédomine. Le fond
ombrageux contraste avec un jeu de lumière admirable ; un ténébrisme d’où sort la joie avec certaines couleurs vivent travaillées
par oxydation qui ornent les
étoffes, les accessoires, la peau, le pelage des figures.