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Elaura Allin, dans l'éclat d'un regard


                                   


L’exercice du portrait est pour elle une façon de : « représenter la joie, la mélancolie, la malice… » Autant d’émotions concentrées dans l’expression de regards porteurs de sens.

La vigueur du trait, les contours nets participent à un procédé figuratif franc. La réflexion se porte vers des questions de cadrages, de superpositions, pour laisser le regard s’enfoncer. La technique mixte se laisse bercer par une recherche fluide. Les fonds sont généralement réalisés à l'acrylique pour ses qualités de séchage rapide et ses pigments intenses. Les portraits sont ensuite peints à l'huile, qui diluée, permet de travailler la transparence. Les effets de calque et de superposition sont des procédés essentiels dans le travail de l’artiste qui contribuent à dissocier le fond et la forme.
« Le fond représente l'esprit du portrait, son monde onirique, ses espérances, ses humeurs… 
Tandis que le portrait est la forme réelle évoquant un moment de vie. »

Des personnages célèbres qui ont imprimé le monde de leur créativité tels que Dali ou Van Gogh comme de parfaits inconnus peuplent ses œuvres. On croise des petites filles mais aussi des portraits de femmes âgées pour lesquelles Elaura a une affection toute particulière. « Ces grands-mères ont des "Geules" qui suscitent souvent de tendres réactions chez le spectateur. »
Le regard capturé de chaque sujet évoque son intériorité. L’artiste va au plus profond des détails, redonne de l’épaisseur à des cernes, des rictus, des rides, rendant précis ce qui attache le regard. Ses portraits ont quelque chose de magnétique qui transcende leur pouvoir de fascination.
« Je cherche toujours à donner un peu de joie et de rêve dans l'éclat d'un regard. »

L’énergie du geste accompagne par touches un espace composite et dense. Une multitude de trésors symboliques sont assemblés pour extraire de l’inattendu. Ce sont des fleurs, de petits animaux tels que des colibris, des carpes koïs, des abeilles, des papillons et d’autres libellules. Tous grouillent et virevoltent de toute part dans une parfaite harmonie et participent au débordement.
« Ils évoquent la beauté de la nature éphémère, insaisissable et pourtant en perpétuel renouvellement, toujours fragile et forte. »
A cette luxuriance florale et animale s’ajoutent des graffitis qui soutiennent la poésie cognitive et discursive des œuvres.
« Les graffs illustrent l'histoire de la toile, le petit film qui tourne dans ma tête lorsque je peins, l’inspiration peut provenir d’un poème ou d’une légende. »

Le champ de l’imaginaire s’élargit et s’appuie sur une palette riche et séduisante. Un champ coloré aux radiations rayonnantes transporte comme par magie vers une stratosphère émerveillée.
« Je réalise des mélanges de manière aléatoire en cherchant le vivant afin de renvoyer une belle énergie positive. »
La contemporanéité de la peinture d’Elaura Allin se situe aussi dans cette virtuosité alchimique de dosage d’effluves et de gestes.