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Paul-Yves Poumay, l’art pour changer la société


 
Mister Nobody, terre cuite, 2014, 29x20x24 cm
 
« L’art s’impose à moi comme un besoin de subsistance, d’indignation envers les aberrations sociétales actuelles. » Les travaux de Paul-Yves Poumay explorent notamment les possibilités d'engager le public comme collaborateur dans le processus de création.

Son œuvre se décline selon plusieurs techniques ; la peinture, la sculpture et la photographie.
« Je propose un travail particulier, sans références et sans complexes. Idéologiquement, je mène peut-être le combat de Don Quichotte... »

Avec humilité, générosité, humour et idéalisme, à l’image du héros de Cervantès, cet artiste a le souhait par l’acte artistique de dénoncer l’industrialisation financière, les injustices de notre société afin de construire un monde plus juste et plus durable pour tous les vivants.
Son initiative collaborative se réalise sous forme d’un appel aux dons pour acquérir par milligramme une sculpture baptisée "Don Quichotte." La mise est symboliquement fixée à
26, 5 euros le milligramme pour 76 millions de milligrammes disponibles.
« En s’impliquant dans la démarche, les différents acheteurs deviennent ainsi copropriétaires de l’œuvre d’art la plus chère au monde et la plus abordable en même temps. »
Dans cette bataille pas encore acquise, ce projet s’érige comme une arme esthétique de perturbation massive.

Paul-Yves est un générateur d’activisme artistique. Un activisme potentiellement vital, apte à faire chanceler le réel avec de véritables objectifs.
« Je souhaiterais pouvoir disposer de capitaux importants et initier de la recherche fondamentale qui pourrait aboutir à des solutions plus justes ainsi que développer massivement l’enseignement et l’éducation. »

Ses autres compositions foisonnent avec hiérarchie. Sur la toile, l’artiste interpelle frontalement en jouant des contrastes, de la couleur et du trait. Principalement à l’acrylique, parfois au crayon, à l’aquarelle ou à l’huile, le geste libre de sa main, comme une fulgurance, s’inscrit dans l’espace en alternant les segments et les courbes. Il évoque un sentiment de liberté sans cesse en évolution, hors du temps et de l’ordre apparent. L’immédiateté de son trait contribue à une gestuelle atypique. Quelques regards surgissent par touches successives et se détachent de la surface sous une palette chatoyante ou plus atonale. L’œil censeur qui pourrait s’apparenter à celui du grand capital affiche sa sévérité.

Toujours en quête de mouvement et d’expressivité, ses sculptures rappellent ses peintures, avec une dynamique abrasive, striées de coupes, bavardes de vie.
Réalisées à la terre parfois cuite et peinte, elles surgissent avec panache et se donnent à voir comme des présences totémiques profondément humaines. Le fondu des formes, la déformation, les outrances musculaires extirpent le réel sans s’en détacher.

Ses photographies sont des instants capturés à l’aide de son smartphone sans arrangement, détournement ou quelconque retouche.  Une occasion de contempler poétiquement l’ordinaire des personnes et des lieux au-delà du protocole du regard.

Fasciné par la tension dialectique entre le visible et l’invisible, l’artiste confronte les techniques pour installer ses expérimentations. Ses œuvres ont un réel point commun ; le primat de l’expérience sur l’œuvre, entre l’intention et l’aléatoire, sous forme d’abstraction gestuelle.
 « Traduire par l’abstraction mes thèmes actuels que sont les migrants, l’égalité des sexes, l’abandon des religions, l’argent, la mort, la beauté, la souffrance, la liberté… me permet de transcender mon ressenti par des réalisations sincères et sans bornes. »

Le travail de Paul-Yves Poumay est une part naïve et assumée à la force libératrice. Sa virulence se situe dans le franchissement de la norme, dans la transgression. Il sait doser ce subtil mélange brut et fragile pour rendre accessible l’art et le rendre participatif pour la bonne cause.