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Jean-Paul Schmitt, les cafés miroirs du monde


CAFÉ XVI (Castel - Paris) (2019)

116x89 cm ~ Peinture, Huile

« J’aime l’ambiance des cafés, cet assemblage de convivialité, de discussions et d’individus silencieux. »

Le café favorise l'échange, la sociabilité, c’est le miroir de notre monde.
C’est un lieu ouvert sur la rue avec son espace de liberté et de libre expression. On s’y rend pour être entouré, pour rencontrer, réfléchir, rêver, lire, écrire. C’est un endroit où l’on se donne à voir aux autres, où l’on se met en scène soi-même. Tournant le dos aux approches dualistes du monde, l’artiste y étudie le continuum pertinent entre l’environnement et l’intime, entre l’espace public et l’espace privé ; là-même où se déroule la vie.
« J’aime ce qui est la vraie vie : la relation entre les êtres. Les cafés me permettent de dire cela. »

Jean-Paul peint l'ambiance particulière que l'on vient chercher dans ce lieu où le degré de distance et de proximité se revisitent. Sur sa toile, l’échelle spatiale réduite applique son point de vue sur cette approche sociétale. Le peintre rend compte de la manière dont chacun investit l’espace par son comportement. Dans ce lieu confiné, la diversité humaine est large, les trajectoires personnelles nombreuses.

Deux amis partagent une bière, un homme une rose à la main, une bouteille de vin dans l’autre, déclare à sa compagne un message que le spectateur invente à sa guise, une cliente solitaire attablée semble passer le temps derrière son smartphone... Chaque scène détaille avec une certaine minutie figurative des échanges de regards, de sourires, de rires, de gestes de mains, de mouvements de solitude… On se regarde par curiosité, par réflexe. Les attitudes sont sereines, joyeuses, les interactions amicales et répétées. Certaines plus silencieuses, nous invitent à entrer dans le for intérieur des personnages.

Malgré la pluralité des correspondances narratives, une certaine homogénéité se ressent dans l’atmosphère pénétrante et perceptible servie par une technique complexe de peinture à l’huile au couteau. Elle est renforcée par le choix de la palette vive et chaleureuse. L’expression des individus prend toute son ampleur par la couleur et le jeu d’ombres et de lumières qui laisse l’inattendu s’extraire. Les sensations vivantes, palpitent, se condensent. L’intuition d’un récit se forme. En terrasse ou en intérieur, un tableau, un graffiti apparaît en second plan. L’artiste absorbe le graphisme de son temps pour l'intégrer à sa composition.

Jean-Paul Schmitt s’insère en tant qu’observateur discret et ne semble pas justifier sa présence à ses modèles. Son geste est libre, au service de la figuration de la scène. Il travaille la consonance vécue et nous impose sa temporalité. Ses scènes de cafés s’inscrivent dans une certaine forme d’universalité, de souvenirs individuels et communs à chacun. Son audace est là, dans ses allers et retours, entre sphère individuelle et collective.


Jean-Paul Schmitt expose
du 16 au 23 juillet 2020
à la Galerie 41
41 Rue Saint-Georges, 69005 Lyon