Parc |
Alexis Jarret livre au Médium des fragments de récits en relation avec la
nature ; le ciel, les arbres, l’eau, les montagnes.
« Ce que je
veux, c’est retrouver le Paradis perdu car L’homme porte en lui la nostalgie du
Paradis. »
Il invoque autant sa relation avec l’extérieur que son monde
souterrain, en jouant de ce que l’image meut en lui.
« Les ombres et les lumières donnent à voir une partie de
l’inconscient car celui-ci s’exprime avec un langage originel, archaïque.
Les images des rêves sont floues, abstraites et il faut que notre esprit
conscient y apporte de l’ordre en les interprétant. »
Fervent admirateur du psychanalyste Jung, l’artiste revendique la part
visible de l’inconscient dans ses travaux. Une « quête de Soi » qui s’apparente à sa propre
introspection.
Cette double évocation du « dehors » et du « dedans »
souligne un processus entièrement relié à l’âme et à l’environnement.
Ses œuvres sont contextuelles et basées sur de multiples
états et perspectives. Les territoires semblent mutables, en mouvement, créant une
atmosphère de confusion et de désorientation. L’image apparaît mobile, détachée de son lieu.
Décontextualisée et brouillée, elle devient fantôme et ne délivre plus que
quelques détails perceptibles ; une lune, des gouttes d’eau, des nuages,
des silhouettes… L’artiste expérimente le « disparaissant » où le
réel se dispute à l’étrange. Cette perception immédiate de la réalité est
envisagée comme un espace théâtralisé et pour autant, aucune
véritable mise en scène ne rentre en jeu.
Rides |
La simultanéité de la perception et de la représentation oscille
entre instantanéité et mémoire. À l’intérieur de ce dispositif de
modalités temporelles, la marge de liberté est grande et pourtant conduite
par la technique traditionnelle du noir et blanc.
“ Le noir et blanc est lié
à ma personnalité. J’ai toujours été introverti, renfermé. Au départ, je
produisais des œuvres très sombres ; les noirs étaient bouchés, le blanc
pratiquement exclu. Puis, au fil du temps, avec plus de maturité technique et
spirituelle, les noirs sont devenus plus doux, plus nuancés. Dès lors ma vision
du monde est infiniment plus optimiste et lumineuse.”
Entre profondeur et illumination, entre obscurité et révélation, Alexis
Jarret créé son propre langage métaphorique et poétique qui nous guide
et nous entraîne méthodiquement de la réalité à l’abstraction. Seuls les
contrastes sont retouchés. La nuance n’est travaillée que pour faire
réagir notre interprétation à l’absence du figuré. C’est une véritable invitation à la contemplation, à la
surface de deux mondes ; naturel et surnaturel où chacun peut pénétrer
pour traduire sa propre vibration visuelle.