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Edouard Hervé, des êtres et des souffles

Edouard Hervé sculpte comme il respire. Son art est une expiration ample et équilibrée où il évacue toute réserve. Il se réapproprie des images, des êtres et des souffles et recrée en volume son ressenti, en semblant militer pour la réduction la plus aboutie possible des formes.

« L'idéal pour moi serait  de réaliser un mouvement le plus minimaliste possible en faisant passer le maximum d'émotion. Le mouvement me permet de m'exprimer sans pour autant imposer une image. Il ne me soumet pas de limite de création. C’est un mode d'expression universel ; chacun peut s'y retrouver. »
Edouard Hervé axe ses recherches sur le mouvement pour libérer l’œuvre, tant physiquement que symboliquement.

 
Tsunami
Le mouvement est signifié par ses rapports de formes et de couleurs. Il restitue le caractère instable, changeant. C’est à la fois un “jeu”, un “flamenco”, un “tsunami”, issu de son imaginaire. L’artiste joue des associations comme autant de boucles. Il recueille des changements d’états qui se logent dans  l’environnement naturel, organique.
Ses œuvres sont détachées du contexte social et s’inscrivent dans un jeu de références transfigurées, d’abstractions. La réalité surgit, se fragmente, disparaît et se déploie sous une multitude de nuances dans l’espace.
Il réalise ses sculptures en plâtre pour la dureté et la finesse de réalisation du mouvement. Montre la plasticité de la matière avec le bronze qui lui permet de finaliser en apportant différentes finitions de patines, laques, ou chromes.
Un alphabet de formes épurées, sans rigidité se compose. La simplicité du vocabulaire participe à des sculptures autonomes, libres. Les pièces ouvertes s’étirent, s’assouplissent. L’équilibre détourné relâche sa tension. Edouard Hervé saisit un état de mutation. Il dépose la forme, la tend vers sa métamorphose. Son travail nous rappelle qu’une œuvre est finalement un corps, un mouvement en soi, un processus de transformation. Il cherche à figer dans des états transitoires, des états d’attente dynamique. 
Flamenco

Ces mutations incessantes proviennent d’émotions insolites, de chaque instant de vie. Il acquiert cette précieuse intemporalité, cette suspension du moment et nous entraîne dans un infini mouvement, un sentiment de profonde sensibilité où l’équilibre vacille au profit d’un abandon à la contemplation. Sa poésie sculpturale provoque des sentiments tout aussi réjouissants que méditatifs. Un effet particulièrement plaisant émane de ses sculptures aux torsions et contorsions agiles et envolées laissant apparaître de nouveaux potentiels.