Sous toile de fond d’écran, Abramian évolue dans la sphère virtuelle. Elle apporte à ses encres sur papier une signature numérique abstraite et animée à travers des expositions personnelles qu’elle met en ligne sur le Réseau.
"La danse des âmes" , exposition du 01.06
au 31.07.2015
sur http://www.abramian.fr
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« Les
expositions virtuelles régulières que je réalise sur mon site web n'ont rien à voire avec l’expérience des expositions physiques que j'ai monté dans le passé. La vitrine virtuelle est beaucoup plus grande, grande comme le Monde. »
Entre le filtre et le flux, Abramian applique
à sa peinture la poésie du langage informatique pour valoriser une esthétique
du fragment en mouvement.
« La
présentation virtuelle en « gif » animé est une solution qui permet
de capter le regard du spectateur sur un format d'écran réduit. Le temps
de transition et le temps d'arrêt participe à l’œuvre. »
Son art réside dans cette volonté de confrontation directe avec
l’œil du spectateur.
Sa peinture numérisée, compressée,
décontextualisée et diffusée en boucle opère par associations, superpositions
et déplacements. Elle apporte une modalité temporelle spécifique. Avec cette instantanéité
et cette simultanéité, la forme clignotante et scintillante de l’image fascine
immédiatement. Il y a dans la récurrence de l’image, une douce hypnose.
L’impression optique est appuyée par une palette douce.
L’artiste ouvre la voie de la perception
immédiate de la réalité mais aussi du disparaissant, de « l’en train de
disparaître » et de la naissance du spectre.
D’abord statique, l’image devient mobile et se
détache de sa substance, elle s’échappe d’elle-même, comme hallucinée. Elle n’a
ainsi plus de lieu et devient fantôme.
Fugitive, évanescente et fracturée, elle exprime
des multiples états de conscience.
" Aventurier ", "
Acoustique ", " Contrôle ", " La Jungle ", " La
Messe " sont autant de séries qui puisent leur inspiration dans la
complexité socioculturelle française. Le désir de témoignage d’Abramian est un
reflet de la réalité contemporaine ; parfois joyeuse, parfois noire et
profonde. Ces situations transformées de l’être et de la nature, évoquées dans
une pure abstraction, semblent se mouvoir sous un océan d’états d’âmes, en
immersion. Ce sont les algues magiques de son paysage intérieur.
Parmi l’abondance
d’images qui envahissent nos esprits, Abramian soulage nos cerveaux de ce poids
excessif avec cette parenthèse enchantée d’un autre rythme, d’un autre lieu où
les contrées virtuelles se parcourent sous une opérante poésie. Dématérialisée
et chaque fois différente, son empreinte digitale authentifie une œuvre en
pleine mutation qui oscille et imprime ses formes sous nos yeux grands ouverts.