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Ses œuvres s’insèrent dans la nature
pour souligner son éclat. Elles sont issues d’un lieu et de sa flore, d’autres
sont recomposées et sorties de leur contexte naturel pour être exposées en
intérieur. Ses installations se déploient entre ces différents espaces révélant
les rapports de continuité et de discontinuité.
« Le
land art est voué à disparaître. Le dehors devient dedans pour mieux
interpeller le public sur l’urgence du message. »
Dans son champ d’intervention, elle
questionne in situ les règles de l’exposition, creusant l’idée selon laquelle
il existe un rapport nécessaire et réciproque entre l’œuvre et son espace
d’installation.
Il s’agit de créer un dialogue entre
l’espace public et privé. La disposition des éléments, des matériaux, leur jeu de volume et de transparence, le
déplacement des spectateurs dans l’espace sont autant des variables qui se
redéfinissent à chaque fois.
Marina Cartiant semble habitée par l’idée de
rendre permanents les états les plus éphémères, les plus évanescents.
Ses œuvres se trouvent chargées de
toutes les épreuves qu’elle traverse. Oscillantes sous l’action des éléments ; le vent, la pluie… Vouées
à disparaître et à être détruites
par le temps, elles sont mémorisées par la photographie.
L’artiste parsème l’espace de ses signes
et ses empreintes. Certaines sont très graphiques et présentent des figures
archétypales, totémiques, d’autres sont plus discrètes et plus légères.
Au sol, des tapis de fragments
d’ardoises colorées sont insérés en sillon. Des cascades de paille semblent
jaillir de la terre. Des mobiles circulaires, tressés, suspendus ou hissés sur
des lances fragiles, comme des grigris, évoquent une certaine
spiritualité ; une tribalité ponctuée de ses rythmes et ses rites.
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Il y a ce pouvoir de libérer les
matériaux de toutes contraintes.
« J’aime
utiliser le raphia, la paille et le bambou pour leur légèreté et paradoxalement
pour leur résistance. »
Les branches et les tiges sont des
éléments récurrents. Symbole de l’enracinement et du déracinement, ces
ramifications métaphoriques sont le reflet des émotions et des sensations. Car
le spectateur vit avec l’œuvre et partage une certaine intimité de manière
temporaire ou plus pérenne. L’expérience est vécue sur un morceau de territoire nouveau et singulier,
en réécriture. C’est un retour aux origines, à la terre. On prend le temps d’observer,
de se questionner sur des éléments
incongrus, surprenants et parfois contrastants avec l’espace sauvage qui ne
dénaturent pas durablement. Les liens se tissent harmonieusement dans ce
parcours initiatique. Dans ses lieux revisités, Marina Cartiant fait surgir une
part du merveilleux qui demeure. Elle redonne à la nature son relief et ses
particularités. C’est un rêve en devenir tendu vers le ciel.
(2) Installation dans le Tarn, paille,
morceaux de briques, bois et raphia.