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François de Verdière, itinéraire marin


 A l’origine de ses travaux, une envie de découvrir et transformer des territoires, des océans et les hommes qui en vivent, ceux de la Bretagne comme ceux de l’océan Indien, souvent baignés par cette même lumière bleue marine.

 
Cet ancien ingénieur mêle sa passion pour l’exploration topographique des sols de la mer à celle des techniques plastiques.
En quête perpétuelle de luminosité, son procédé mixte mélange le sable et les résines mais aussi la photo, la superposition de collages papiers ou numériques, les documents originaux, des traces, témoins silencieux de la mer, marouflés dans la toile. Ce sont, entre autres, des archives du commandant de marine Brenot, ancien collègue du commandant Cousteau. Des fonds de cartes marines, des bathymétries qui mesurent le relief de l’océan.

Bathymétries 8, 30 x 30 cm

« En scannant de vieilles images sur plaques de verre j'ai imaginé que ce patrimoine côtier datant d'environ 100 ans se transformait sous la pression humaine et qu'il serait peut-être méconnaissable dans 100 autres années. »
Des côtes aux profondeurs, l’artiste flotte avec ses attaches et revisite le travail d'océanographe. Il transforme l’archive pour la sublimer en œuvre d’art et témoigner du temps qui opère sur le territoire.
« Ces cartes et documents, cartes et courbes de relevés de profondeurs, forment un matériau graphique sur la toile ; une vraie poésie d'évocations marines. »
Ses travaux diffusent effectivement un climat, un repos, un arrêt dans l’étendue d’une séquence. Le flux et reflux apparaît comme suspendu.
Sa touche évoque la réfraction de la lumière sur et sous l’eau. Les terres comme les voiliers apparaissent et disparaissent à la manière d’un hologramme, laissant voguer son trait du figuratif au plus abstrait, de l’évidence au mirage, sous une douce hypnose. Ces paysages réinventés, bousculés se déploient. Mais l’artiste explore sans envahir, il s’introduit sans s’y perdre. Il observe, sillonne, sculpte et recréer l’univers de la mer avec une intention parfaitement identifiable. 

Marina 4,92 x 65 cm

La perspective est abolie, l’angle de vue remplacé par l’inclinaison de traits. La précision millimétrique des cartes est mise en tension avec la touche abstraite, du précis à l’imprécis, le visible se confronte au souterrain. Sous ces latitudes poétiques, nous participons à une expédition profondément émouvante qui stimule les abysses de nos pensées.
Les œuvres de François de Verdière sont des traversées qui interpellent et qui parlent de mémoire, de souvenirs et d’horizons lointains. Un itinéraire marin qui forme l’archipel de tous les possibles.