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Jean Marie Drouet, présences estivales


AVANT L'ETE 50 x 60 cm

Jean Marie Drouet vit au bord de l’océan. Pour saisir cette immédiateté de rencontres, donnant lieu à des portraits de baigneurs ou de baigneuses, de surfeurs, de proches ou d’inconnus, il joue avec les anecdotes que lui offre l’univers de la mer et du soleil.« La plage est un lieu un peu particulier où les gens se comportent d'une autre manière qu'en ville, les barrières et les conventions tombent, c'est assez intéressant à observer. »
Dans sa peinture, des détails intimes, des atmosphères à chaque fois singulières se prêtent à l’interprétation. Ces situations diffusent un climat, une attente après ou avant une action, comme l’arrêt suspendu d’une scène irrésolue. Cet équilibre intuitif, au cadrage singulier, participe à l’immobilité des images.
Le travail de Jean Marie Drouet est cinématographique et suggère des esquisses de fiction. Là-même où le réel prend corps dans le fantasme. Ce fantasme, cette illusion qui assigne le spectateur à un certain vertige.
« Représenter le réel tel qu'il est ne m'intéresse pas vraiment. Le représenter tel que je le perçois est beaucoup plus intéressant pour moi au moment de peindre. »
La virtuosité du plan-séquence semble le fasciner tout particulièrement. Il s’intéresse à la manière dont l’image se rythme avec la matière. Venant du dessin, de nombreux croquis précèdent ses peintures qu’il peint à l’huile sur bois ou sur toile.
« J'aime cette technique noble, qui me permet de travailler longtemps dans le frais, revenir, corriger, enrichir de nombreuses fois sans être contraint par le temps. »
Un effet d’impression renforcée par l’imprécision de sa touche emporte le motif dans une autre dimension, vers l’immatérialité de la représentation qui devient ainsi pratiquement fantomatique. Cet effacement doux de la surface créé un trouble poétique, toujours baigné d’une même lumière estivale. Ces personnages et ces corps en maillot de bain mettent en doute leur présence réelle qui devient elle même un reflet.
Cette ferveur de l’invisible se lie à une délicatesse presque naïve ; une véritable projection imaginaire entre le connu et le rêvé.
Parfaitement scénarisées et totalement authentiques les œuvres de Jean Marie Drouet sont une prise de position stylistique, une vision subjective en somme, un regard humaniste.