Accéder au contenu principal

Caroline Chopin, torsions sens(uelles)


Reiki, grés cérame patiné, 65,5 x 41 x 28,5cm, 2015
Se sentir libre de tout cadre et se laisser porter par la matière, sont les premières intentions de Caroline Chopin. Son travail est un plaisir de libre exercice esthétique.

L’artiste sculpte des formes organiques, des corps en torsion, essentiellement féminins. Il y a une composante dramatique dans ses sculptures tourmentées, proche d’une « inquiétante étrangeté » qui les inscrit dans un projet artistique et existentiel.
« C’est une forme d’écriture automatique, une projection inconsciente de mes ressentis, de mes désirs, de ma compréhension du monde. »
Pour ce faire, elle travaille à vif le réel qui prend corps dans le fantasme, laissant ainsi percevoir la curiosité d’une pose, d’un moment de grâce qu’elle laisse se transformer.
Le mystère qui se dégage de son œuvre prend un double sens ; celui du travail et de la mutation des corps mais aussi celui de l’énigme de la création.

Elle évoque l’équilibre physique et celui de son matériau de prédilection, le grés cérame qui autorise une grande liberté. Cette terre à grains, qu’elle choisit très chamottée, est une matière rude qui permet des rendus bruts, sans apprêts.

Elle aime travailler de façon instinctive, s’emparer de l’échelle et du relief pour mieux faire apparaître la singularité de la posture et lui donner de l’épaisseur, du mouvement.
« Ma façon de travailler, spontanée me place dans un espace particulier, le présent. Aussi fugace que l’inspiration, il éclaire le passé et construit l’avenir. Je ne m’imagine pas sculpter de façon académique, même si mes sculptures ont une structure anatomique forte, j’ai besoin d’y amener une part d’inconnu, une invention pour projeter l’œuvre dans une notion de futur. »


Retenue, grés cérame patiné, 37 x 22 x 19 cm, 2016

Caroline Chopin sculpte le déséquilibre, celui du temps présent et celui à découvrir. Ses œuvres fragmentées sont à la fois directes et complexes. Ce glissement entre forme et sens convoque une esthétique inattendue, entre force et fragilité.  Son geste expressionniste n’est pas contenu, il déborde de vie dans son espace de liberté. La distorsion des forces accentue les gestes, la posture.
« Aucun chemin n’est droit. La torsion permet d’apporter une tension, un certain dynamisme et un déploiement dans l’espace qui n’est pas symétrique. »

Les corps ont leurs particularités morphologiques ; féminins, ronds, généreux, d’une identité hybride, d’une beauté aussi certaine qu’énigmatique.
Les sculptures de Caroline Chopin se déploient comme autant de formes vives sous la présence d’un érotisme sous-jacent. Un rapport charnel à la matière qui se côtoie à la sensualité, ce puissant moteur de création.

Ses œuvres sont présentées à la galerie Jean LucMoreau, 20, rue Masurel à Lille.