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Orza Tanem, l’émotion libre

Célébration
Célébration


L’œuvre d’Orza est gouvernée par la grâce et le mouvement avec cette capacité d’éveiller une émotion profonde, empreinte de liberté.

 

Ses traits sont des émanations abstraites et pures issues de son esprit invoquant parfois certaines représentations. Ce sont des images oniriques bercées par un vécu qui prend racine en Algérie.  Sa peinture évoque une atmosphère qu’elle a connue, des paysages, des rencontres qu’elle a intériorisées et qui rejaillissent comme des souvenirs diffus. Le sublime d’un paradis retrouvé, les dunes d’un désert lointain comme le souffle du Sirocco ou l’orage d’un ciel tourmenté… Autant de paysages en mutation, balayés dans un mouvement perpétuel où le bleu et le jaune dominent.

 

Le choix des couleurs naît comme une évidence instinctive. La peintre transmet la palette radieuse de ses émotions. La densité des pigments induit des profondeurs. Ses derniers travaux accordent d’ailleurs de l’importance à une matière épaisse, plus dense, plus en relief. Couche après couche, l'image s’enfouit sous la matière pour parvenir à un certain sens caché. Mais de cet amas de matières et de couleurs émerge systématiquement une figure, un portrait, un paysage… L’artiste cite volontiers Eugène Leroy comme peintre référent dont le talent s’est forgé sur ce procédé d’empâtements. Orza peint au pinceau, au couteau ou à l’aide de ses doigts. L’huile est sa technique de prédilection même si elle utilise parfois un procédé mixte à base d’acrylique, d’encres ou encore de fusain.

 

La matière comme la lumière se disperse participant à l’émergence de formes et de silhouettes distinctes. Dans ce parcours d’éclairs lumineux, on distingue les cavaliers d’une fantasia ou une femme sous un hidjab bleu en pleine procession. Ces apparitions-disparitions restent offertes à l’état d’énigme que chacun construit selon sa propre représentation, faisant correspondre quelques détails saisissables à des possibilités de récits à choix multiples. Les toiles d’Orza sont une errance subjective où la dérive devient liberté.

 

Parfois l’allégresse se dispute au tragique. Le déchainement d’une situation laissant s’immiscer une tension, un corps à corps ou un moment de solitude. Le trait foudroyant répond à l’éloge du mouvement et du geste puissant de l’artiste. Ces accents vigoureux impriment le réel et concentre la composition. Vibrante et vivante, la force imageante se déploie et rythme l’œuvre.

 

Orza a retenu le nom d’« Emotionnisme » pour défendre sa peinture et appuyer l’expression du ressenti unique et individuel du spectateur. La relation que l’on entretien face à son travail procure une émotion personnelle, une interaction propre et intime, un état de rencontre particulier. Elle convoque cette toute-puissance du sentiment, sonde les profondeurs de l’âme et exalte les sens. Orza peint comme elle ressent, telle une sublime libération.