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Rebecca de Cachard, se laisser happer vers le merveilleux


 
L'enfant bleu 2

Dans une approche spirituelle, en harmonie avec les éléments qui l'entourent, l'artiste capture un imaginaire joyeux qui se découvre comme par enchantement.

« J'aime découvrir, jouer, avec les matières. Rien n'est figé ni définitif... »
Sur la toile, elle compose avec toutes sortes de matériaux ; des feuilles d'or et d'argent, des médiums, des pâtes de structure, et de vieux papiers peints, une matière qu'elle affectionne particulièrement. 
« Ces papiers peints sont chargés d'histoire, ils procurent force et mystère… L'utilisation que j'en fais me permets de réconcilier l'ancien avec le moderne »
La toile se construit par superpositions de couches de papier et de peinture, les matières se travaillent humides afin de laisser délibérément apparaître les froissements, les usures, les coulures, l’aspect patiné et tous les accidents de surface qui en résultent. Sous nos yeux comme autant de présences qui font remonter les souvenirs effacés, les œuvres nous invitent à penser la mémoire de l’artiste. Dans cette dimension narrative, en mouvement, la réminiscence de l’image s’inscrit autant dans son vécu que dans son imaginaire.

Rebecca sait animer sa toile avec une garantie de style et de singularité. Son univers est un songe féminin, fleuri où la nature étincelante se confond avec les personnages humains et divins. Ce sont des jeunes femmes, des enfants, des anges…
Telle une bouffée d'oxygène, l'artiste fait surgir des sensations de nature en lien avec les résurgences de l’enfance.
« Avec les années et les épreuves traversées, j'ai réussi à préserver la petite fille que j'étais, bien des fois elle m'a sauvée. L'enfance c'est le monde de l'imaginaire, des rêves, de la spontanéité. C'est la liberté intérieure. » 

Réalisés dans un effort figuratif, les sujets sont doux et laissent s'enfoncer le regard dans les
superpositions vers une atemporalité.
 Dans cet enchantement incarné, l'élément floral prédomine.
« Le végétal, sa beauté, sa luxuriance, la diversité de formes et de couleurs… J'aime ce qui
engendre l'abondance. »
Et puis l'oiseau, autre élément dont la présence est répétée, symbole de liberté, gardien d'un paradis perdu, soutient l’idée de déploiement de la ligne et son tracé cadencé qui s’habille de couleurs.

L’artiste utilise l’ornement pour apporter un soin particulier au détail. Les formes ondoyantes, enchevêtrées, les volutes, les enroulements et les arabesques sont autant
de motifs qui participent à son ressenti, à son incarnation émotionnelle. Car lorsqu'elle peint, Rebecca se laisse guider par son affect et ses intuitions.
Ses dernières recherches mettent en lumière des silhouettes humaines et végétales travaillées en ombres chinoises. C'est dans cette attente d’une métamorphose, laissant les repères se troubler vers une perte du réel que le processus s'incarne comme par magie, entre l'apparition, et la dissolution de la figure.  

« C'est l'idée d'un univers infini dans un espace fini, comme à travers un kaléidoscope. »
Les extérieurs enchantés réunissent une somme de phénomènes, de mouvements et de correspondances qui initie un parcours intérieur. Ce sont autant de catalyseurs de récits possibles entre des détails nettement définis et des zones plus mystérieuses, là-même où l'ornement cache autant qu’il dévoile.
 Entre références et substances, la narration sort du cadre et laisse l'histoire se poursuivre.
 Elle construit une œuvre emplie de poésie, un monde merveilleux qui parle, chuchote.

Dans ce jardin d’Eden, la couleur est au cœur de l’argument. La palette chatoyante nous transmet une peinture vivante et animée.
« Les couleurs me dévorent les yeux. Elles sont à la fois mon énergie, mes armes, et mon bain de jouvence. »
Rebecca souhaite transmettre à ses spectateurs : « un sentiment positif et bienveillant. Un voyage immobile, un monde où il fait bon se ressourcer. » C’est une invitation à s'envoler, flotter, rêver où l'harmonie semble éternelle, une escale où l’on se laisserait volontiers happer vers ce firmament merveilleux.