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Baptisée C19, cette « série hommage » dédiée à toutes les personnes sur le front durant la première vague de la pandémie, apporte un témoignage esthétique, solaire et lumineux.
L’artiste a choisi un
pissenlit en fleur. Chaque prise de vue est réalisée lors d’une séance
en extérieur, sans flash, en macrophotographie ou en plan rapproché qu’elle capture
guidée par l’impromptu. Puis, selon un rituel illuminé de bougies et d’encens,
elle transforme ses clichés en se plongeant dans un état méditatif, de
contemplation.
Sur Photoshop, elle retouche, grossit, recadre, façonne la netteté, la saturation, le contraste des couleurs, la lumière. Elle multiplie ensuite l’image dite « Classique » selon un puzzle qu’elle nomme « Tapis de la Révélation ». Après, par découpes, la composition s’articule pour laisser place aux « KAléidoscopie » et au final, « Tapis de la Révélation » et/ou « KAléidoscopie » se structurent par trames pour donner naissances à des « AVAtart ».
Ces assemblages sont des
combinaisons qui construisent chacune de nouvelles histoires. Elles montrent ce
qui existe sans être visible ; des fragments autonomes créés
au sein d’espaces à multiples lectures, et à multiples vitesses.
La particularité de certaines compositions est le sens de lecture selon l’axe vertical et horizontal cependant, parfois, le décodage se positionne simplement en tournant l’œuvre à 180°.
« Toutes ces actions offrent de nombreuses possibilités de regards et d'univers (…) Quand nous étions enfant, nous regardions les nuages et y percevions des formes, des êtres propres à chacun de nous. Pour les Arts Numériques Intuitifs que je propose, c'est exactement la même chose. »
Les ouvrages de ODE pose la question de la perte des repères. Ce procédé tend vers l’abstraction. Il s’envisage comme une métamorphose qui nous interroge sur la nature de l’espace perceptible.
Le ressenti glisse du plan large au détail et vice versa. Nous relions ainsi à une possibilité de reconnaissance avec une association fictionnelle. Le beau et l’informe, le vide et le plein, le domestique et l’inconnu se répondent, permettant à l’anecdotique de devenir signifiant.
L’artiste soutient la fragmentation, l’effacement progressif en reliant d’authentiques correspondances visibles. Cet exercice permet une distanciation avec le réel et le temps.
« Se permettre un temps de pause pour ne pas être dans le Tout tout de suite. Suivre l’évolution des saisons, des couleurs, ce rapport avec le Vivant et notre rapport avec nous-mêmes est primordial. »
Sens et contre sens, discernement et illusion, tout s'ajuste puis se trouble. Chaque cliché est une invitation à laisser s’exprimer l’émotion en premier lieu avant de se questionner. Entre le connu et le suggéré, la réalité est multiple. Suspendues dans un potentiel équilibre, les créations s’envisagent comme une vision du virus, sous des formes évolutives qui ont été et qui ne sont pas encore ce qu’elles seront.
« Depuis très longtemps en pharmacopée chinoise, le pissenlit est notamment utilisé pour améliorer la résistance immunitaire aux infections des voies respiratoires. »
Le geste de multiplication du motif peut exprimer un besoin de percer le mystère, de le faire éclore chaque fois qu’il se présente. L’impression de surgissement se révèle. La Covid 19 est toujours là et se confronte à la vigueur du destin. Dans la luxuriance d’un jardin hors normes, les fragments des végétaux surgissent de toute part introduisant une réflexion sur le débordement de la nature. Dans cet état de bouleversement, le spectre de jaunes ouvre son champ magnétique aux radiations spirituelles.
« Le jaune est lié au troisième chakra, au centre énergétique qu'est le plexus solaire. »
L’œuvre de ODE Artiste du Vivant repose sur un naturalisme revisité qui demeure séduisant et rayonnant.
« Quoi de plus normal après cette période sombre d'apporter de la vie, de l’éclat, de la chaleur. »