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Sandrine Hirson, découvrir les possibles

 

Si douce est la terre, 2020_20x20

Entre le mystère et l'intuition, sa touche travaillée dans la profondeur et le mouvement, donne la primauté à la couleur pour faire ressurgir des sensations de nature.

 

Elle peint à l’huile, essentiellement avec les trois couleurs primaires et le blanc à l’aide de spalters, pinceaux et couteaux. Par strates successives, des aplats abstraits, autonomes, se superposent. Autant de formes subconscientes, créatrices de sa raison intuitive, véritables accidents de surfaces qui conduisent son geste.

 

Cet enchevêtrement donne l’impression d’une succession de plans où l’équilibre s’affiche naturellement. En réalité, une réflexion en amont structure ses choix. C’est ensuite, l’inspiration du moment qui guide sa main.

 

Sa plénitude picturale s’éveille en se détachant complètement des apparences. L’artiste intériorise puis transpose la représentation en imaginant son propre vocabulaire abstrait, construit et dépouillé. Ses travaux montrent les étapes d’une recherche, d’une creusée sensible.

 

« Je peins une illusion de la nature, une atmosphère remplie de sentiments, de ressentis, une perception. Je m’inspire de ce qui m’entoure, la nature, les scènes de vie. »

Sandrine n’utilise pas d’image ni de photo mais des souvenirs de ses voyages. Son appréhension du territoire est une errance subjective où la dérive devient liberté.

 « Mes découvertes de la nature, des grands espaces, des images mentales, une idée d’harmonie de couleurs pour créer un univers réel ou pas ; un sentiment de liberté pour s’évader, rêver. »

 

Ses travaux se conçoivent comme un morceau de rêve réapproprié par notre inconscient. Leur valeur contemplative et atmosphérique, offre un état d’énigmes, de terrains d’apparition où le spectateur construit sa propre représentation.

« Je veux laisser le choix de voir ou ne pas voir. » Entre raisonnement et extase poétique, rien n’est élucidé. D’ailleurs l’artiste de donne pas d’indices de lieux ni de temps aux titres de ses œuvres pour ne pas influencer le spectateur. Au loin, Mirage, Traversée, L’absence, Déchirure… Sont autant de catalyseurs de récits possibles.

 

« Je ne cherche pas à reproduire. Je cherche l’émotion, le ressenti, l’équilibre entre les harmonies, la couleur intense ou discrète, légère. »

De l’empâtement à une plus grande fluidité, l’artiste donne corps à sa peinture en

neutralisant graduellement sa palette. Des couleurs intenses au plus subtiles, son dégradé chromatique lui appartient. De la surface au fond, la peintre fait surgir une nouvelle dimension où le flou et le diffus entrent en scène.

 

La peinture de Sandrine Hirson offre une approche picturale directe, physique et émotionnelle que chacun est libre de s’approprier. C’est une invitation à découvrir les possibles, redonner à voir un paysage, une atmosphère connue ou rêvée.