Accéder au contenu principal

Marina Cartiant, ballet en tête-à-tête

Mesure à quatre temps est une sculpture qui évoque les étapes de vie d’une ballerine en écho à La petite danseuse de 14 ans de Degas exposée au musée d’Orsay.

 

La sculpture exprime dans un premier temps la fillette qui entre en tant que petit rat à l’Opéra. Dans un second temps, elle devient première danseuse, puis danseuse étoile, pour enfin évoluer vers maître de ballet.

 

En fin de carrière la ballerine se transforme en cygne majestueux. Du bout de ses pointes, elle se libère et s’envole en haute voltige vers d’autres cieux.

« J’ai fait de la danse classique dans mon enfance et j’ai une vision très personnelle de la transformation du corps. Lorsque le corps ne peut plus supporter l’effort, on ne souhaite qu’une seule chose ; devenir un oiseau et s’envoler léger comme une plume. »        

 

L’œuvre appréhende le corps sous une forme libératrice où les forces en présence, les tensions, les équilibres se révèlent. Les rapports de désir se confondent, les fantasmes se tournent et retournent face au travail et au sacrifice que nécessite ce cheminement. 

 

La physicalité de la sculpture se décline en variations. En bois, céramique et plâtre, elle est portée par une structure métallique et ornée de 1800 plumes. Dans le mouvement, la pose aussi lascive qu’expressive, donne corps à des dégradés de composition qui forment le lien.  

 

Mesure à quatre temps a été pensée pour être présentée en dialogue avec La petite danseuse de 14 ans de Degas. Dans cette nouvelle situation où les temps se télescopent, entre le passé et le présent, l’espace se reconstruit tout autour des deux pièces qui communiquent entre elles, se font face et s’associent à la fois, en harmonie. Cette juxtaposition inattendue participe à l’univers de la performance de la danse en empruntant une atmosphère poétique qui se lit comme un duo, un écho, une sorte de danse-contact.

 

La variation capture l’évanescence des présences. Elle les unit dans l’apesanteur, entre grâce et légèreté. Sans grand écart, elle emporte les deux danseuses dans une nouvelle dimension du monde de la scène et de l’intime.  Par son geste créatif, Marina Cartiant propose une potentialité de narration et d’imagination entre deux œuvres ; l’une moderne, l’autre contemporaine, qui par leurs conditions distinctes, transcendent une capacité d’absorption, d’apparence, de rêve. Ce tête-à-tête surprenant exalte l’esprit du monde du ballet.