Il flotte aves ses attaches et revisite les paysages et l'architecture de sa région. Son désir de peindre est lié à l’envie de restituer l’environnement normand qui l’entoure baigné par une lumière bleue marine.
Patrick Bigeon est né à Cherbourg. Immergé dans un milieu familier, rempli de repères, il travaille avec une connaissance intime des lieux dans lesquels il s’inscrit.
« L'architecture Normande est faite de perspectives mises en relief par les colombages
qui, malgré leurs couleurs souvent sombres, donnent un effet de paysages joyeux avec des contes chargés d'histoires. Quant aux paysages marins, ils sont mon histoire (...) Je sens les embruns, et l'iode. Je ferme les yeux et je suis dans mon tableau. »
L’artiste explore sans bouleverser, s’introduit sans se perdre. Il observe, sillonne et recréer l’univers de la mer et des villes sous des latitudes poétiques avec une intention parfaitement identifiable. Ses travaux diffusent un climat, un repos, un arrêt dans l’étendue d’une séquence qui apparaît comme suspendue.
Honfleur, la
Lieutenance, aquarelle sur
Papier, 54x74 cm
Pour rester fidèle le plus possible à la beauté de la scène et retranscrire avec une précision remarquable le sujet, il procède par une étude réaliste en réalisant au préalable une photographie d’un lieu coup de cœur. Puis à l’atelier, il use du fusain, de l’aquarelle ou de l’acrylique pour reproduire au plus précis le réel en y ajoutant sa part d’imagination. Il débute par le ciel, y appose systématiquement des oiseaux de mer, pour terminer par la mer et ses vagues.
Il regarde et re-regarde pour extraire son témoignage et ouvre ainsi un espace où se mêlent écoute et regard, réflexion et émotion.
Les scènes apparaissent dans une harmonie chromatique. Les tons doux et clairs questionnent la captation du sensible. La peinture de Patrick a ce subtil pouvoir de donner la perception du toucher comme on pourrait le faire dans la réalité.
« Je dois représenter quelque-chose de non abstrait, pouvoir presque toucher le sujet. Lorsque je dessine un goéland, je dois entendre son cri. Si je peins une façade, je dois avoir envie de rentrer dans la maison parce que j'aurai aimé son porche, sa couleur ou les arbres du jardin. »
Sa recherche s’oriente vers une peinture vivante en quête du détail frappant, privilégiant le rendu d’ombres et de lumières. Sa manière très délicate de s’approcher du réel questionne la liberté sans temporalité.
La signification des espaces, des forces et des fragilités de la nature illustre la relation essentielle qui lie le peintre à son environnement.