Tony Pereira Ferreira crée un univers abstrait ; un chaos aux confins erratiques de la contingence. Sans modèle, d'une manière méditative et contemplative, ses toiles s’appréhendent telles des constellations éclatées, fragments de l’univers. Mais l’artiste y retranscrit également sa vie psychique. « Je peins ma vie intérieure, ma nuit, des cieux imaginaires, des projections de mon esprit, des rêves. »
De l’infiniment grand à l’infiniment petit, de l’entité absolue à la perception de l’intime, cette source de créativité explore l’espace de ce qui relie et ce qui sépare. Les heurts du cosmos comme ceux du monde introspectif coexistent en mouvement, provoquant la lecture d’un va-et-vient qui questionne l’idée de commencement et de fin. Nous pénétrons dans la pénombre naissante d’une nuit où les lueurs des planètes se distinguent. Sous cette nuit étoilée, nous imaginons des mondes cachés en nous interrogeant sur leurs origines.
L’artiste travaille à l’acrylique le fond et la forme en même temps, laissant l’aléatoire s’exprimer par projections maîtrisées, propulsant les aspirations d’un Action Painting moderne. Parfois quelques lignes effectuées à l’aide du manche de son pinceau participent à la structure de la composition. A cela s’ajoute des glacis qui renforcent le rapport entre l'opacité et la transparence, la luminosité et la profondeur. Les variations se lient, se libèrent avec intensité et se magnifient par un halo de lumière, signifié par la conjonction d’un reflet, témoin de l’expérience illuminée.
D’une forte présence spatiale, les compositions font naître des astres éclairés qui se relient à un réseau complexe. La représentation rythmée et nerveuse montre une véritable combinaison extatique où la couleur domine. La gamme colorée compte pour beaucoup pour le peintre. Les tons se superposent, s’enchevêtrent selon un procédé chromatique éblouissant. Les tonalités se phagocytent, formant un big-bang visuel qui ne manque pas d’harmonie.
Les masses font trace et se confondent, engendrant un modèle en expansion. Un glissement de la planéité vers le volume travaille le relief et les textures.
« Je laisse par endroit apparaître les sous-couches en leur donnant une forme aux contours nets qui contrastent, par leurs couleurs et leur luminosité, en établissant un rapport entre les bords de la toile, le cadre, et le centre, plus vaporeux, plus impalpable. »
Les forces dynamiques exprimées par le geste, l’impression de spontanéité, l’intensité émotionnelle et l’énergie soutiennent les compositions. La somme de ces phénomènes, ces mouvements et ces correspondances sont autant de catalyseurs de récits possibles. Du calme apparent des constellations se cache une explosion latente ; toute la volupté d’un événement à venir.
Tony Peireira Ferreira peint l’indéterminé que chacun pourra ressentir comme une vibration universelle, un exemplaire d'humanité révélé.
« J'envisage ma création comme une opportunité de transmettre une énergie positive, qui embrasse et qui transcende les vicissitudes de l'existence. Donner à rêver, transmettre un sentiment d'harmonie, véhiculer un sentiment d'apaisement, de profondeur, de lumière et d'universalité. »