Accéder au contenu principal

Les combinaisons protéiformes de Raslain

À l’intérieur de son dispositif, la marge de liberté est grande. S’il peint à l’acrylique et à l’huile sur toile, Raslain est aussi un artiste des arts visuels. 

 

« Je mets à profit mes formations en photographie, vidéo et art numérique pour varier les supports de création. »

 

Inspiré par l’univers urbain et Paris en particulier, Raslain témoigne de la ville et de ses mystères, reconstitués par filtres, mêlant le réel à l’irréel. Les silhouettes des passants, en mouvement, deviennent spectrales. Dans cet espace indéterminé, l’expérience est onirique, hypnotique. Elle se parcourt à la lecture de mutations visuelles par graduation. 

 

Le peintre travaille par superpositions de plans, insère la couleur, équilibre les masses, ajoute, morcelle, superpose, laissant les strates s’accumuler, se combiner. Le motif lutte avec la figuration et la ligne claire en creusant le réel vers sa déconstruction.

« Ma peinture est imprégnée par ces formes magiques, cubiques et métalliques qui contiennent à leur tour des formes immatérielles, croisées, superposées et non définies, venant d’une réalité morcelée et subjective, construisant entre elles des espaces multiples, sans logique apparente… » 

 

Portrait d'Elle, 2021, huile sur Toile 97x130cm
 

C’est une traversée de nouveaux mondes, entre effacements et apparitions où le connu se transforme en inconnu. Le vertige est enveloppant. Au cœur de l’inconscient, les parties les plus cachées se distinguent par endroit.

« C’est l’espace de l’inconscient restructuré. Des images surgissent, disparaissent, s’entrecroisent, s’entremêlent même, créant ainsi un monde émotionnel subjectif qui nous projette, vous et moi, dans des espaces infinis. »

 

De l’ombre à la Lumière, une succession de plans se répartissent sous un clair-obscur aux profondeurs variées. Sous cette luminosité si particulière, le champ de l’imaginaire s’élargit vers la révélation. L’acrylique permet à l’artiste de travailler avec plus de fluidité le reflet et la transparence. Pour plus d’élasticité et de matière, il préférera la peinture à l’huile.

 

La présence du corps est centrale. Des présences habillées, parfois dénudées, sont transposées dans l’espace urbain et humanisent le territoire en imbriquant l’intime et le questionnement social. La liberté du corps, la captation du sensible dans l’espace public interroge la relation au monde ; tel un certain art de voir et d’être vu.

 

Raslain questionne le rapport entre le corps et la couleur grâce à la vidéo qui lui permet de réaliser des performances avec des corps en mouvement qui s’animent et surgissent de ses créations. Des couleurs digitales sont projetées sur les performers offrant à ses travaux une combinaison protéiforme ultra-contemporaine. Une façon de supprimer les frontières entre les configurations artistiques, en soulignant le côté éphémère de l’expérience artistique.