L’artiste imagine une projection utopique issue d’un scénario catastrophe causé par le réchauffement climatique. Cette installation « Invasion » met en se scène un coquillage géant propulsé par les fonds marins dans lequel les hommes trouvent refuge.
« Après une catastrophe naturelle générée par l’homme, le niveau des océans a englouti les territoires. Les éruptions sous-marines ont expulsé des coquillages géants. Les humains les utilisent comme habitats flottants sur l’eau où d’autres coquillages se sont accrochés. »
L’installation présente au sol un coquillage (176 x 40 x 60 cm) entouré par un demi-cercle (170 x 20 x 30 cm) constitué d’une roche sur laquelle s’incrustent du sable, de l’argile et des coquillages. Autour, un tapis de petits miroirs donne une impression d’eau. D’autres éléments phosphorescents renforcent la lumière.
Cette architecture poétique de la mer est une nouvelle empreinte naturelle
et délicate, du commun et de l’inconnu, du permanent et du provisoire. Minérale et organique, elle évoque la beauté de l’environnement qu’il faut préserver,
symbole de liberté et de changement que la nature exige.
L’œuvre créée l’unité et permet de prolonger le vivant. Elle laisse une trace. Dans cette nouvelle proposition de Land-art, Marina Cartiant fait surgir une part du merveilleux, au-delà du chaos. Elle redonne à la nature son relief et ses particularités.
L’esthétique brute est travaillée sous un angle cellulaire, soulignée par une forme circulaire qui renforce l’impression de cycle et de temps immuable. Elle donne une forme plastique indicielle qui fait se rejoindre macrocosme et microcosme.
On ressent devant l’œuvre, la force des éléments et ses répercussions sur l’humanité. On se questionne sur le cycle du vivant et son devenir. La vision sculpturale participe, dans le montage de la forme, à une attraction particulière pour le mouvement.
L’espace de la surface, parfaitement envahi par les coquilles, évoque la force de l’eau, des profondeurs. Il convoque aussi une émotion réelle, douce et optimiste qui redonne espoir.
« Invasion » est un véritable témoignage sur la préservation de la nature et des hommes. Cette installation répond à l’éthique environnementale d’une artiste habitée par l’idée de rendre permanent les états les plus éphémères.