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Olivier Desauw, de l’intemporel à l’universel

 


Il manie l’acier brut avec une puissance maîtrisée. Entre figuration et abstraction, ses pièces uniques sont des créations parfaitement identifiables qui n’empruntent aucun autre terrain esthétique.

 

Olivier Desauw sculpte l’acier fin à froid ; des feuilles de 2 mm qu’il découpe au préalable et scie avant de coller des sillons derrière le support. L’équilibre s’installe entre les pleins et les vides, entre force et fragilité.  Le sculpteur utilise parfois la couleur pour exprimer un sentiment plus féérique en peignant et en vernissant l’acier. 

 

Ses œuvres sont totémiques, laissant apparaître les plans supérieurs et inférieurs sous une multiplicité d’angles. Un jeu de lumières aux reflets changeants,  se dessinent sur l’acier sous une transparence insoupçonnée. Des formes concrètes, des ombres portées apparaissent et se projettent sur les plans verticaux et horizontaux, entraînant également certains bruits lors de la création.

« Au maillet ou au marteau, l’acier chante, grince. Plus la tôle est pliée, plus elle génère un son différent. Je pourrais presque travailler à l’oreille » explique Olivier.

 

Le son et la musique générés par l’œuvre sont une source d’inspiration à part entière pour l’artiste. Certaines pièces renforcent d’ailleurs cette théâtralité sculpturale en évoquant le thème de l’orchestre et de la chorale : « je crois encore aux hommes lorsqu’ils jouent de la musique et chantent ensemble » poursuit-il.

Au-delà de ces sentiments joyeux, d’humanité et du vivre ensemble, Olivier Desauw témoigne aussi de la souffrance humaine et de sa peur de la foule. Ces notions sont renforcées par l’expression des visages déconstruits, déstructurés.

 

Ce sentiment de crainte et d'insécurité s’appuie par la robustesse et le tranchant de la matière. Il évoque les failles humaines, les impulsions, les souvenirs, les espoirs, les angoisses de chacun. Des mouvements intimes qui déchirent, laissant une trace.

 

D’autres compositions aux traits tribaux témoignent des empreintes du passé dont la représentation travaillée par stratifications devient une réminiscence de la mémoire qui continue à faire sens.  « L’art tribal est en moi » avoue l’artiste. Cette référence à l’art primitif n’est pas anecdotique et même récurrente dans sa recherche de représentation du masque, de l’œil qui deviennent des éléments formels dans son œuvre.

 

Comme un envoûtement sculptural, des visages fantasques et hybrides jaillissent ici et là,confrontant les temporalités et en apportant une approche contemporaine. Ils nous transportent dans un espace hors du temps, entre plusieurs cultures et plusieurs époques. En exprimant l’intemporel, Olivier desauw se rapproche de l’universel.