Ses sculptures témoignent de sa capacité à questionner l’œuvre sur le plan de la forme, de l’espace et de la matière.
Roman Hamisky affirme sans cesse son
goût pour l’expérimentation. Il choisit des matières
indociles qui nécessitent l’expertise manuelle. La plupart de ses
maquettes sont en terre, en plâtre, ou encore en fils métalliques. Roman
sculpte ensuite la tôle de cuivre, le béton ou l’aluminium. Il martèle, soude, ponce, applique de la
feuille d’argent et patine à froid ou à chaud. Certaines sculptures sont
fondues dans le bronze et travaillées pour obtenir un poli miroir. D’autres
œuvres sont réalisées en bois en taille directe ou indirecte.
« Les procédés techniques apportent des solutions et soulèvent aussi beaucoup de questions. Les matières restent mystérieuses, insondables (…) J’aime cette idée d’exploration à travers l’expérience, de résultat d’un travail qu’on ne peut pas mesurer à l’avance. »
Pour élaborer son langage plastique, l’artiste se laisse guider par un « coup de foudre visuel. » Le hasard des contingences se mêle à sa maîtrise technique laissant son rapport à l’espace se traduire par l’expressivité des formes à travers le jeu des pleins et des vides. L’éclatement de la mise en volume, l’évanouissement de la représentation dans la matière suggèrent une sorte de surgissement unique qui aboutit à la plus inattendue des métamorphoses.
Entre abstraction et figuration, des oves, des galaxies en spirales, des visages et des vanités surgissent de la main de la main de l’artiste.
« Abstraction et figuration, réalité et imagination sont pour moi les deux faces d’une même pièce. »
Ses sculptures sont taillées de façon minimale, dans une économie de gestes où l’essentiel prime, conservant parfois l'idée de représenter. Cette capacité à suggérer tient à la préservation d’une sorte d’indétermination et à la simplification des masses.
« Je trouve les formes dynamiques comme les spirales ou les vortex inspirantes et intrigantes, elles manifestent l’élan vital dans les petites comme les grandes dimensions. »
Cette amplification du réel dans un nouvel espace est un relais sensible où l’élan vital suit sa trajectoire. De la terre à l’astre, les formes de vie, d’Éros et de Thanatos, se déploient et ouvrent vers d’autres dimensions.
Sa force créatrice frappe par la subtilité de son rapport au temps. L’artiste fait de ses œuvres un espace de questionnement authentique et allégorique d’un moment qui s’arrête pour se solidifier sous une individualité, une impression, un instant T. Il nous place dans une atmosphère anachronique qui tient d’un état de bouleversement sans repères, dans les interstices de l’espace et du temps.
« Plus qu’une vision futuriste, mes sculptures posent la question de la vision du temps (…) de sa représentation dynamique, du mouvement qui nous permet de se le figurer. »
Les sculptures de Roman Hamisky sont des aventures sous forme de célébrations de l’impermanence du monde et du temps dans ce qu’ils ont a de plus surprenant.