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Jean-Marc Pouletaut, entre matière et peinture


 

 

Avec cette ultime série, Jean-Marc Pouletaut dresse de nouveaux paysages mentaux dont les traits sont dictés aussi bien par la peinture que le matériau. Du vide au plein, du rien à l’accumulation, ces œuvres créent le dialogue et la confrontation entre le trait et l’objet.  

 

Le peintre utilise des coquillages et couteaux ramassés sur les plages de Normandie mais aussi des cendres, des ficelles, des papiers froissés, des écorces de bois, ou encore des fonds de bouteille en plastique, des couvercles de boîtes de cigares, des pots de yaourt et des plaquettes de médicaments.

 

Comme un environnement en mutation, les plans et les volumes dialoguent pour structurer l’espace sous une perception organique, débordante et expansive.

 

Cette topologie d’une nouvelle terre où s’accumulent parfois des fragments de déchets, fait référence aux paysages manufacturés montrant les effets néfastes de l’industrialisation et de la pollution accumulée. Avec poésie, Jean-Marc Pouletaut rend le contrepied des déterminismes du monde qui l’entoure. C’est une véritable célébration du réel dans ce qu’il a de beau et de dérangeant à la fois.

 

La pureté du vocabulaire reste présente. Mais dans cette série, on ressent d’avantage la force des éléments et le péril d’une certaine nature originelle.

 

Les oeuvres se construisent toujours selon un processus logique, Une technique arithmétique, géométrique qui nous transporte vers une quête d’harmonie, de composition et d’équilibre.

 

Les plis de Simon Hantaï et le noir de Pierre Soulages sont les références évidentes. Le peintre témoigne ici à nouveau de sa passion pour la tonalité qui a probablement la plus grande profondeur. Avec lui, le noir n’est jamais pur, il est malléable, intensif… La lumière apparaît en creux, et se laisse capturer par des entailles. De l’illumination à l’obscur, des effets de profondeur se dessinent et révèlent la disparition du visible.

 

 « Il ne s'agit pas d'Art Brut mais de Non Art Brut dans la mesure où je privilégie le rapport entre la vue et le toucher, entre le spectateur voyant et l'artiste non voyant, entre le visible et l'invisible. »