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Pascale Kosior, la dérive des continents

Sa dernière série exprime sa passion pour les cartes. Elle se contemple telle une quête du paysage qui nous transporte vers des trajectoires atypiques, aux topographies reconstruites. Ce sont des continents revisités vus du ciel. Des espaces multiples aux fragments autonomes et aux frontières redéfinies qui surgissent des mers.

 

Ce monde chahuté laisse se confronter des paysages balayés pour nous emporter vers une autre dimension ; celle d’un temps qui ne s’est pas encore produit mais qui pourrait correspondre à la perspective d’un futur proche.

Ses compositions abstraites à l’aspect cartographié laissent effectivement présager l’ébranlement de l’équilibre climatique avec la réalité simple et irréversible d’une métamorphose naturelle.

 « Très sensible aux dérèglements climatiques que nous subissons et qui, inexorablement, changent l'image familière que nous connaissons, je m'amuse à jouer avec l'idée des côtes, des pays et des continents qui se redessinent sous l'influence du temps. »

 

Les terres apparaissent et disparaissent à la manière d’un hologramme, se laissant immerger par trait prônant l’évidence du mirage. Pour ce faire, elle crée ses couleurs elle-même à partir de pigments purs. Sa peinture à l'huile lui permet de jouer avec le temps, travailler dans l'épaisseur.

« Je procède par couches successives, pour aller chercher, étirer, gratter, griffer les couleurs cachées et faire apparaître ainsi des contrastes et des vibrations. »

 

L’artiste explore sans envahir, s’introduit sans se perdre. Elle observe, sillonne, et recrée l’univers des terres et des mers avec une intention qui demeure identifiable.

Du précis à l’imprécis, le visible se confronte à l'imperceptible. Un sentiment paradoxal de reconnaissance et d’étrangeté se met en place.

« Je préfère le questionnement au repère esthétique (…) la part de mystère qui intervient dans toute création (…) J'aime l'idée de donner envie de toucher l'œuvre pour tenter d'en découvrir le mystère. »

 

Sous ces latitudes poétiques, nous participons à une expédition profondément émouvante. Ce nouvel itinéraire forme l’archipel de tous les possibles en faisant résonner des souvenirs d’horizons lointains. Pascale Kosior fait ici voler en éclat une certaine idée de l’unicité et de l’appartenance territoriale.  Un nouveau monde où la dérive des continents nous pousse à élargir nos possibilités de perception.