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Articles

Affichage des articles du novembre, 2013

Christian Kubala, la trace du ressenti

Christian Kubala n’efface pas, il conserve le dispositif de création visible. Un hypothétique état des lieux, jamais totalement affirmé, ni figuré mais ponctué de références qui agissent comme des spectres qu’on ne peut saisir que partiellement. Traces hivernales, technique mixte.            Christian Kubala peint de mémoire les souvenirs qui l'habitent ou visite les récits légendaires qui hantent son imagination, révélant la triste Ophélie d’Arthur Rimbaud « qui passait, tel un fantôme blanc sur le long fleuve noir » ou imaginant ce que pouvait être La Mancha traversée par Don Quichotte. « Je raconte une histoire mais c'est la peinture qui me guide, entre hésitation et repenti. Mon travail est une recherche harmonique mêlée de suggestions et de mystères, tout n'est pas volontairement expliqué pour laisser libre court à l'imagination de chacun. Le rôle d’un artiste est aussi de faire rêver ! » Pour répondre à son désir impérie

William Sarter, spectacle cristallisé

Être céramiste c’est s’inscrire dans une double filiation des possibles, entre la maîtrise et  l’aléatoire, entre l’exécution et l’expérimentation.   William Sarter cristallise les émaux sur porcelaine. Il y a d’une part la forme rigoureusement construite et d’autre part le motif indéterminé des cristaux. La forme, son volume et ses dimensions se contrôlent au tournage. Une technique qui enferme traditionnellement dans le cercle et à laquelle William Sarter   propose une alternative. Son profilé se dessine généralement en amande, une emprunte de prédilection de l’artiste inspirée de l’art roman. Puis la composition se supplée à la contemplation, transformant le geste créateur en geste observateur. William Sarter œuvre avec l’indomptable, il recrée sans toucher. L’émail appliqué sur le volume se livre à sa mutation contingente. Le champ des possibles s’ouvre. «  On peut prendre comme analogie la formation du givre sur une vitre en hiver. Paradoxalement, l

Christine Mathieu, Primitives Figures

Elles apparaissent masquées, muselées, voilées… Certaines semblent dormir, d’autres rêver. Sans regards ni voix, les têtes de Christine Mathieu ont pourtant beaucoup à raconter.  Les figurines solitaires de Christine Mathieu, au design radical sont impeccablement réalisées. L’artiste utilise une tête en polystyrène, qu’elle recouvre au préalable de plâtre et de feutre. Une forme simple et essentielle apparaît, enrobée de matériaux de prédilection ; perles, épingles, fil, feutre, laine, rubans, fleurs séchées… L’ornement guide son inspiration jusqu’à l’atmosphère ultime. Comme une suite en mutation, chaque tête fabriquée est ensuite photographiée puis détruite pour laisser vivre la prochaine. Aujourd’hui une centaine de têtes ont été réalisées. Si sa pratique sérielle se construit comme une véritable quête du silence, le discours est frontal, laissant émerger de la matière une image mentale bavarde. Imprimées sur papier photo Hahnemühle, un papier mate qui absorbe l’encre,

Nathalie Rolland Huckel, l’élégance de l’ornement

Nathalie Rolland Huckel utilise toute la puissance esthétique de l’ornement pour apporter un soin particulier et contemporain au détail, au beau, au travail de la main. « Elégance, finition, rareté » sont ses maîtres mots. Nathalie Rolland Huckel est une ornemaniste qui vit avec son temps. Ses travaux témoignent de sa contemporanéité sans renier   l’héritage de la technique traditionnelle. Après les Arts Décoratifs de Limoges, une formation de peintre sur porcelaine et des collaborations en tant que styliste pour les arts de la table qu’elle poursuit pour la maison Hermès, elle s’accorde un nouveau terrain d’expression avec des collections personnelles en laque. Elle utilise la laque Européenne composée d’un vernis gras à base végétale utilisé en France depuis le 18 e siècle et mis au point par les frères Martin pour imiter la laque de Chine. Le procédé est à la fois simple et prodigieux. Nathalie Rolland Huckel dessine des prot