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Articles

Affichage des articles du juin, 2018

Théodora Bernardini, réminiscences naturelles

Peuple des sirènes Sa peinture est directement connectée au processus de la mémoire pour faire ressurgir ses sensations de nature. Elle en ressent les composantes profondes en lien avec les résurgences de l’enfance. « Mon grand-père Théodore avait en Lorraine un jardin féerique où fleurs, rosiers, couleurs, parfums, saveurs se mélangeaient.  Ce jardin imprimé dans ma mémoire m'a toujours fasciné.  Je tente aujourd’hui d'interpréter ces ressentis de mon enfance. » Ses souvenirs sensoriels et affectifs laissent surgir les réminiscences d’un extérieur enchanté qui devient celui d’un parcours intérieur . Une somme de phénomènes, de mouvements et de correspondances. Ces morceaux de paysages sont autant de catalyseurs de récits possibles entre zones de flou et de détails plus nettement définis, là même où l’ornement masque autant qu’il dévoile. Entre références et substances, la narration sort du cadre et laisse l’histoire se poursuivre. L’expérience qu’elle

Caroline Veith, entre la catastrophe et le carnaval

Qui va à la chasse... Encre, Posca sur calque, 110 x 330 cm  Par sa pratique du dessin, elle trace des correspondances narratives entre les réalités sociales de son quotidien et les fictions de la tradition du conte.   « Le dessin est relié au papier, c’est un lien avec le tracé, l’écriture. » Ses œuvres sont des représentations narratives réalisées avec humour et subtilité en équilibre constant entre la maîtrise du geste et l’improvisation. « Au départ, je travaille à vide en laissant glisser mes plumes à réservoir qui me permettent de dérouler le trait comme une écriture automatique. » Ce langage spontané au tracé systématique, probablement influencé par son parcours aux Arts Appliqués, se construit selon une multitude de juxtapositions de scènes aux détails minutieux. L’artiste sait indéniablement raconter une histoire. Lorsqu’elle ne grave pas, elle utilise le Posca, le pinceau mais aussi des outils plus fins comme la plume qui lui permet avec l’encre de

Pascal Thebault sous la trame du réel

La baie N°8 80 x 80 cm Les œuvres de Pascal Thébault frappent par la subtilité de leur rapport à l’équilibre dont elles semblent être les trames poétiques d’un réel en perpétuel mouvement. Sa pratique applique la méthode de l’écaillage du réel. C’est d’abord une expression libre face au paysage de la baie du Mont St Michel. La surface est ensuite scandée par une trame constituée de lignes, mesurant l’espace et apportant une « physicalité » picturale. Elle prend forme selon un système de grilles, de croisements. Cette représentation structurelle parvient à révéler une esthétique réinventée. Les intersections s'unissent et sont en soi une forme résolue de détermination, la promesse d’une continuité. Elles recensent de curieux désordres du paysage, qui sont aussi des ordonnancements et d'infimes déplacements entre ciel et terre. Éléments de transition, elles mettent simultanément en évidence présence et absence, créent des creux, réduisent à zéro