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Lucien Mélou, l’arbre, la force libératrice du temps

 

Magic Dream XVIII, acrylique sur toile, 60x60 cm

Son inspiration naît de la contemplation du spectacle de la nature. Celle-ci s’exprime de façon sérielle à travers l’arbre, transformé en espaces colorés, faisant état de bouleversements à l’image du cycle des saisons.

 

« Depuis mes débuts en peinture j’ai représenté la nature, les paysages. Ces thèmes étaient pour moi évocateurs de mon enfance et ma jeunesse. »

Lucien est né sur les coteaux d’Argenteuil en 1947 lorsque la campagne, les bois et les prairies étaient encore environnants. Ces havres de paix et de contrastes au panorama intimiste et contemplatif, diffusaient un climat que l’artiste a d’abord traité par touches d’impression.

 

 « Claude Monet a peint la célèbre toile “Les coquelicots” à Argenteuil. Une reproduction photographique de cette œuvre trônait dans la salle à manger familiale (…) Pendant longtemps ma manière de peindre fut inspirée par les œuvres impressionnistes. »

 

Les années 2010 marquent un tournant dans la démarche de l’artiste. Les formats sont alors plus grands, réalisés à l’huile ou à l’acrylique sur toile et exposés à l’étranger, notamment en Asie, à Séoul et à Pékin.

« J’ai accompagné mes œuvres dans ces déplacements, c’est à ce moment-là que la symbolique de l’arbre et des harmonies de couleurs vives se sont naturellement imposées à moi. » 

 

Le peintre s’oriente dès lors vers une palette vive qui participe à l’impression de surgissement laissant ainsi s’exprimer la surprise picturale. Le soin harmonieux porté aux tonalités accentue une révélation de temporalités distinctes ; celles des saisons. Cette intention souligne la force libératrice du temps qui s’écoule, constitutif de la vie, du mouvement, en révélant toutes les forces naturelles en présence.

 

Dans cette continuité savamment pensée, la dynamique d’ensemble fait apparaître l’image rémanente de l’arbre dont le cadrage est souvent présenté de façon identique. Il est pourtant toujours différent et jamais peint de la même façon en se mouvant sous les pinceaux, brosses et couteaux du peintre. Le degré d’abstraction préserve la structure apparente de l’arbre et ses reliefs. Par sa sérialité et ses déclinaisons, l’œuvre participe ainsi au questionnement du cycle du vivant et son devenir.

 

Les arbres de Lucien Mélou sont extirpés de leur contexte environnemental. Ils s’inscrivent peu à peu vacillants, mouvants et vivants dans notre espace mental. Entre le commun et l’inconnu, le permanent et le provisoire, l’artiste fait surgir une part du merveilleux qui demeure, redonnant à la nature son relief et ses particularités. Magnifier l’arbre en rendant visible ce qui se dérobe sous nos yeux comme autant de présences, demeure un désir persistant dans son travail.