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Articles

Affichage des articles du mai, 2017

Anne Itzykson vers une nouvelle gravité

"Le Baiser" - Bronze – 2000 [H  x L x P: 33 x 20.5 x 49.5] Animées d’une fascinante sensibilité de la gaité et de la tendresse, ses figures poétiques s’inscrivent dans l’intimité, faisant du corps un espace de recherche. Toujours en quête de mouvement et d’expressivité, l es sculptures surgissent avec panache pour se propulser vers une nouvelle dimension sociale.   Tout est permis pour célébrer la joie, la félicité de l’enfance et de la féminité. Absorbé dans la contemplation de cette sincère plénitude, nous découvrons une palette complexe d’émotions. Car au-delà de l’instant figé, chaque sculpture accède à une présence, une âme qui dévoile les indices d’un caractère. Anne nous immisce dans une quatrième dimension où les sculptures résonnent, nous parlent. Nous discernons le « Fou rire » de quatre femmes assises sur un banc et devinons les mots que le « Petit Malin » ne veut pas entendre en se bouchant le oreilles en riant. Autant de situations vivantes, subti

Guy Savel, l’art de la revendication

Cet enfant de la ville de Jules Vallès ( Le Puy-en-Velay) a quelque chose en lui du Cri du Peuple.* Son art puise son inspiration dans la réalité sociale urbaine où la figure humaine est omniprésente.  La condition humaine et son combat tissent le fil rouge de son œuvre.   Guy Savel est un artiste humaniste, un revendicateur qui exprime sa révolte par le dessin, le collage, la peinture sur toile, sur panneaux ou par le biais d’installations. L’ombre et la lumière, le rouge et le noir sont autant d’oppositions de tonalités et de contrastes qui appuient ses travaux et reflètent ses états d'âme du moment : « La soif de vivre, l'indignation, la révolte, l'espérance, la douleur… Une expression spontanée, tripale. » Son discours esthétique se ponctue par de nombreuses ruptures, des accidents que l’artiste qualifie de déchirures. « Elles peuvent être symboliques lorsqu’elles sont mêlées au thème de la guerre ou bien physiqu

Magali Léonard, plume fugitive

L’artiste se promène chaque matin dans le bois de Vincennes, près d’un centre ornithologique. Ce rendez-vous en communion avec la nature est une démarche méditative et créatrice qui lui permet de révéler par la photographie des passages éphémères sur le paysage à travers sa série « La sphère des oiseaux. »    Colonne à la goutte 1, 2016, 18 x 60 cm,  tirage musée sur papier Hahnemuhle,  contre collage alu 1 mn. Avec un réalisme éthéré, elle recense de curieux désordres, zoome sur des infimes déplacements entre ciel et terre. Magali Léonard photographie dans l’instant, sans mise en scène, des plumes de cygnes et d’autres oiseaux qu’elle découvre par hasard à même le sol. La plume est une apparition qui devient l’élément d’ancrage ; la trace esthétique de sa vision délicate, fugitive et aérienne de la nature. L’exploration de ce monde en noir et blanc met en exergue le duvet de la plume. Cet effet de texture sans retouches ni filtres focalise sur le pli du bla

Hélène Déry, graver le réel

« Utopia, montée », techniques mixtes : collagraphie, gravure sur bois, carborandum,    55 cm haut x 70 cm  large, 2012.   La multiplicité des techniques fait partie de la signature picturale d’ Hélène Déry alias Hédé . L’estampe, la gravure, l’exemplaire unique du monotype ou les mues successives de l’eau forte sur cuivre, de la manière noire, du burin sur plexiglas, de la collagraphie sur isorel, carton ou papier, lui permettent d’affirmer une touche parfaitement identifiable où la ligne reste conductrice. Les travaux de cette plasticienne québécoise qui vit entre Paris et Bruxelles portent les traces de la recherche et de multiples expériences. Après avoir réalisé sa morsure, elle nettoie le vernis et ajoute de l’encre sur la plaque pour l’impression. Ce premier essai se renouvelle jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite de la représentation. « Grâce à ces couches successives, chaque stade de ma démarche est enregistré. J’aim