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Articles

Affichage des articles du août, 2017

Michel Ghougassian, le devenir fonctionnel de l’œuvre d’art

  Chuck Berry, Marilyn et Miles Davis sur mosaïque-    Acrylique sur médium, clous cuivre et acier, format Ø 94,5 cm. Mosaïque : verre opalescent, émaux de cuivre, pâte de verre et cabochons de cristal. Support médium sur châssis bois. Bordures de 5 cm + chants sur diamètre de Ø 104,5 cm. Il envisage l’art hybride, malléable, fonctionnel. Issu du dessin textile, Michel Ghougassian est amené à aborder nombre de styles, de courants et langages picturaux de toutes époques, et notamment des motifs et des géométries qu’il s’emploie à reproduire pour mieux effacer la frontière tangible entre les arts appliqués et l’art contemporain. Animé par la recherche de réalisme, son intention de « coller au vrai » calque le mimétisme photographique avec une volonté de donner à voir une vision personnelle du réel. Sa fascination s’exprime par la lumière et la profondeur, la transparence et l’épaisseur. Il est question de volumes, de textures, de cadrages, de superpositions, de br

Maryse Maillard-Félix, sauvegarder la trace

Andantes Les œuvres de Maryse Maillard-Félix frappent par la subtilité de leur rapport à la Nature et au Vivant dont elles sont les empreintes poétiques. Dans ses espaces artificiels, c’est avec une minutie extrême qu’elle nous parle du Beau. Maryse Maillard-Félix est attentive à la beauté des effets de la lumière, à la transparence des jus de couleurs qui se diluent dans leur effort de réalisme ainsi que dans le verre, un support récurrent dans sa pratique. « J’aime utiliser le verre car il sert les intentions d’éphémère et de fragilité. » L’artiste est pluridisciplinaire. Elle accumule de multiples formats et matériaux ; dessin, peinture, tableau textile, fusing, vitrail, pâte de verre, thermoformage… Selon le procédé, elle applique la méthode d’épuration des formes et des éléments. Elle sait croquer une figure, cueillir un volume. Son inspiration peut surgir d’un fragment du réel comme d’un rai de lumière qui traverse la fenêtre. « Un tableau de Hopper, une fenêt

Les incarnations fabuleuses de Lionel Periault

Sculpture, 22x31x29 cm ~ luna la rêveuse écailliée (2016) Il combine le goût d’un matériau noble ; le grès avec ses idées malicieuses afin de créer des sculptures réalistes qui révèlent autant la nature du visible que de l’invisible. Sur l’Ile de Beauté, son lieu de résidence, il sculpte des inconnus, des personnes qu’il rencontre, qu’il remarque par l’expression de leur visage. D’autres sont issus de contes et de mythes de sa terre natale, la Bretagne. Lionel Periault fait appel à ses souvenirs, sans modèle ni photographie, son imaginaire fait le reste. Sirène bigoudène, druide celtique, marin pêcheur, vieux chouan, gitane, berger, soldat, bandit corse sont autant d’incarnations rémanentes et fabuleuses qui peuplent son atelier. La reproduction doit tendre à l’exactitude. Afin de reconstituer fidèlement le réel et son idéal d’exhaustivité, l’artiste s’empare d’un mouvement, d’une impression, d’un regard. Le regard de ses sculpt

Pierre Farel, l’attraction esthétique

Madison Taxis L’œuvre de Pierre Farel est mouvante, vivante, excursionniste. Au gré de ses voyages, il parcourt des territoires marqués par une esthétique urbaine où les êtres se rencontrent. Fascinée par la vie grouillante, musicale et nocturne des villes, sa logique constructive s’étend à Paris, Londres, Berlin, New York, Hong Kong, Pékin, Shanghai… Autant de lieux qui ont reçu ses expositions. De ces déplacements, il saisit l’immédiateté de la rencontre donnant lieu à des retrouvailles, des rendez-vous, des coïncidences.   «  La ville c’est aussi l’architecture et les lieux de vies. Les bars sont souvent représentatifs de leurs villes (…) J’aime observer les gens dans ces lieux, les femmes dans une pause décontractée et sensuelle.  » Chez Pierre Farel, l’attraction est aussi esthétique que narrative. Attirants et troublants, ses travaux s’énoncent ouvertement par la séduction. « Elle amène un état de grâce chez les séduits. Dans le couple, c’est une for

Hervé Perdriel, “renaissances”

Pink, 90 x 110 cm   L’art ne meurt jamais, il est en perpétuelle renaissance. Cet amoureux de la peinture puise son inspiration dans l’Histoire de l’art qu’il ponctionne et fusionne par procédé de collage numérique. Après avoir travaillé avec des agences photo et de communication, Hervé Perdriel débute une démarche artistique personnelle où il extirpe et remixe un univers visuel qui l’a nourri pendant des années. « L’intérêt du collage est de ne pas avoir à se contenir à un style ou une manière de créer. » C’est dans une totale liberté maîtrisée qu’il a nime ses compositions. Guidé par sa souris, il copie-colle sur écran des peintures réalisées par ses soins, des fonds graphiques issus de banques d’images, de la publicité ou des extraits de tableaux. Afin que le fragment prenne corps dans le réel, son terrain d’expérimentation se confond avec les méandres de la Toile, notamment guidé par le Google Art Project. Ce traceur artistique des temps moderne

Nadine Bouis, la figure s’évanouit

"Lover" - Bronze. 2016. Dimensions 42 x 36 x 25 cm. La sculpture a toujours fait partie de sa vie. Cette artiste travaille la terre et la pierre depuis l'âge de dix ans en regardant scrupuleusement les gestes de sa mère dans son atelier de poterie. Ses premières séries inspirées de l'Antiquité et des Arts Premiers laissent aujourd’hui place à une nouvelle expression abstraite, détachée de la figure. Avec la sculpture Lover , l'exemple le plus abouti de sa recherche actuelle, elle reconfigure ses héritages. Nadine Bouis redéfinit l’identité. Ce processus l’amène à matérialiser le poids de l’imaginaire et la démiurgie de l’aléatoire. Lover est une figure symbolique, poétique, métaphorique. Elle tend vers l’intimité et fait du corps un espace de questionnement authentique dans le temps. Une allégorie d’un moment qui s’arrête pour se solidifier sur une individualité. «  Je cherche à figer l’instant, un peu comm