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Articles

Elisabeth Baillon, encres brodées

Elisabeth Baillon plonge vers les abîmes du passé pour nous inviter dans un espace aux références subtiles. Sa démarche s’engouffre dans un itinéraire féminin ponctué de trois périodes où la broderie s’affirme comme fil conducteur. Elle traduit explicitement une construction par strates influencée par deux piliers fondamentaux ; sa famille qu’elle fait revivre sous forme de recherche généalogique et un lieu chargé d’histoire, une forteresse sublime située sur le Larzac qui sera restaurée pendant 35 ans par l’artiste et son mari. Son sol calcaire, sa pierre sont les socles inspirants qu’elle reporte sur toile sous forme d’impression cartographique.   La mise en perspective et en profondeur rappelle le processus de sédimentation. Elisabeth Baillon circonscrit les territoires de son mental pour offrir une lecture, point par point, en surface comme en souterrain. C’est un jeu entre le visible et l’invisible, une couche en cache une autre.    La maison hantée, ...

J. Dann, libre et maîtrisée

J. Dann est une artiste hyperactive, une chercheuse infatigable qui ne s’engage jamais sur une seule voie. Le dessin et l’écriture ont toujours fait partie intégrante de sa vie. Musicienne de formation, un grave accident de moto remet en cause ses perspectives et tout naturellement elle se dirige vers les arts plastiques. Une formation classique lui ouvre la porte de l’abstrait qu’elle exprime par la peinture, la calligraphie et surtout la gravure. Les estampes de J. Dann sont lyriques ; elles font référence à cet élan intérieur capable de provoquer une émotion par les lignes, les courbes, les formes, les reliefs en laissant un espace de liberté quant à l’interprétation que chacun choisira de privilégier. L’artiste explore différentes techniques pour arpenter toujours plus d’espaces de création. Après avoir délaissé l’Eau-forte, trop irritante pour ses yeux, elle utilise d’avantage la collagraphie.  Portrait Le point de départ est une matrice destinée à être imprim...

Alain Malo, Qu’est-ce qu’une femme ?

Alain Malo déploie un récit de l’intime qui trouve écho dans l’esprit de chacun. Son   ambition exprime ses interrogations sur le sujet le plus mystérieux qui existe pour un homme: « Qu’est-ce qu’une femme ? » Citadines, 162 x 130 cm Sa série le Pentapicture est un ensemble de cinq toiles sur l'évolution de la féminité et du corps à travers l'âge. « Chaque tableau décrit une anecdote, ce sont des extra-terrestres qui découvrent une Terrienne, c’est une mère qui montre à ses filles leur avenir, des femmes mûres qui se penchent sur leur passé ou encore des citadines qui découvrent la Nature. » Sa démarche est pensée et étudiée au préalable sur de multiples croquis avant d’intervenir sur la toile à l’acrylique, au pinceau. Les personnages sont peints d’après des modèles vivants. L a représentation est figurative, franche. Elle fonctionne, par sa frontalité, sa planéité et sa naïveté forcée. « J’ai cherché à multiplier les contrastes forts entre les ...

Frédéric Bernardi, l’enchantement atemporel

Toujours à la recherche de la combinaison et de l’harmonie, Frédéric Bernardi fait tout lui-même. Il choisit son support, une toile en lin épaisse de 500 g qu’il tend et encolle avant de passer des enduits réalisés par ses soins, selon des techniques anciennes. Il créé ensuite ses liants et ses médiums, des compositions qu’il explore sur sa palette jusqu’à trouver la tonalité parfaite. L’huile s’alterne avec une émulsion à la caséine, gras sur maigre au pinceau, afin que chaque couche puisse s’interpénétrer dans la précédente.   « Malgré le grain épais de la toile, mon intention est de travailler le motif en légèreté, en transparence et en vibration. C’est sur le motif que l’on commence à voir les choses, à être le plus libre. » Le peintre évoque une atmosphère qu’il a connue, il peint des paysages qu’il a intériorisés, capturés par de multiples aquarelles, pastels, croquis sur le motif. Issus de son mental, ils rejaillissent comme d...

Serge Antigny, immersion naturelle

Serge Antigny est un artiste non académique qui en adopte la posture. Il ne se considère ni peintre, ni photographe mais un graphiste qui utilise, monte et imbrique la photographie. Pour créer ce qu’il qualifie de « photographisme » il utilise le medium non pas pour relater le réel mais pour le redire, le redéfinir. Son œuvre est un hypothétique terrain d’expression puisé au cœur de la nature, un jeu abstrait jamais résolu entre les images et les références des végétaux et des minéraux. Tout est à regarder telle une destruction et une recomposition des éléments. « Les végétaux sont très photogéniques, très sensuels. J’aime regarder une tulipe en fin de vie qui dessine ses courbes, la délicatesse des pétales qui tombent, les très belles matières des racines, des écorces… » Fasciné par la tension entre le visible et l’invisible, par l’altération de la perception, Serge Antigny explore les états modifiés. Le résultat de son montage résult...

Cécile Martinie, en métamorphose

La première, détail, bronze La terre sous ses doigts prend forme et devient sujet. Avec ou sans modèle vivant, Cécile Martinie ne cherche pas la ressemblance mais l'expression de l’âme. Ses sculptures se donnent à voir comme des présences. Pour leur donner toute leur dimension, elle transforme la terre en bronze. Son œuvre constitue une véritable étude du genre par son caractère sériel, entre académisme et forme plus contemporaine. Sa recherche spatiale, la complexité de la composition, le fondu des formes, la déformation, les outrances musculaires conservent les traces de l’élaboration et cultivent l’accident. Cette rupture des traits et des courbes ne brise pas la grâce et l’élégance. L’artiste manipule l’équilibre. Elle fractionne, contorsionne, extirpe le réel sans s’en détacher. La vraisemblance et la proportion sont subtilement remises en cause. Ce procédé incarne la trace de sa réappropriation. Son geste vindicatif, expressionniste revendique son esprit libre....

Annie Barel, le corps protéiforme

Annie Barel est une artiste pluridisciplinaire. Elle s’appuie sur des supports multiples offrant à ses travaux une combinaison protéiforme ultra-contemporaine. Ses terrains d’expressions sont la peinture sur toile, la photographie sur grands formats, la vidéo ou encore la performance de peinture virtuelle projetée sur le corps en mouvement. À l’intérieur de son dispositif, la marge de liberté est grande et les projets ouverts. Annie Barel aurait pu être une artiste Fluxus. Comme ces activistes des sixties, elle vise à supprimer les frontières entre toutes les formes artistiques et insiste sur le côté éphémère de l’art en provoquant la performance et l’échange. En témoigne son appartenance à plusieurs collectifs d’artistes qui lui permettent de co-organiser des rencontres et des échanges créatifs à l’étranger. Des allers-venues entre continents pour se nourrir de pratiques et d’inspirations différentes. Sa dernière intention se concentre sur le corps masculin. « ...