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Articles

Affichage des articles du octobre, 2017

Hervé Perdriel, trajectoires atypiques

Homeland, technique mixte, 100 x 200 cm   Hervé Perdriel poursuit sa quête du paysage avec une série de collages numériques qui nous transportent vers des trajectoires atypiques, aux topographies reconstruites. Il travaille la configuration du sol, recompose des parcelles et des jonctions en intégrant sur toile des captures d’écran de cartes géologiques des années 80 à l’aspect vintage. Ce sont des cartes vues du ciel où différents pays du monde sont représentés. Pour prélever cette matière virtuelle, l’artiste surfe sur ses terrains de prédilection ; les banques d’images et autres sites institutionnels sur Internet. La nébuleuse d’images lui offre également d’autres photos, des cartes postales, des paysages de grands peintres auxquelles il associe sa propre peinture réalisée sur logiciel. Certains motifs emblématiques, d’autres parfaitement anonymes ou plus personnels deviennent signifiants au contact de chacun. Les cartes sont augmentées puis élag

L’anarchie structurée de Laurent Deschamps

Loin de tout motif et de toute représentation, la peinture de Laurent Deschamps est une question de temps ; elle avance doucement, se transforme dans un parfait ordonnancement. Cet enchainement de séquences habilement montées se projette à la fois vers la quête de l’origine et de l’abouti. Son travail est une forme d’engagement, de patience pour l’accomplissement du trait ultime. Laurent Deschamps intervient en utilisant l’encre acrylique à l’aide de marqueurs ou de pinceaux sur toile, papier, bois ou encore aluminium. Son trait prolifère en suivant un cheminement gestuel extrêmement simple ; un tracé hiérarchique proche d’une forme d’écriture qui chemine, se retourne sur lui-même toujours à la même distance afin de changer de couleur. Au fur et à mesure que la récurrence progresse, un ensemble se forme révélant l’éventail des possibles. Aliens aux yeux rouges « Je structure la toile sans connaître le résultat final. » Cette anarchie structurée née de systèmes dyna

Teodor Stefaroi, anatomie convulsive

Loin des canons esthétiques liés à l’harmonie et au conventionnel, Teodor Stefaroi est un fervent partisan de la remise en cause de l’idée de vraisemblance et de la proportion. Sa peinture engage le corps dans des postures convulsives s’offrant à un jeu de vie et de mort.  Ses corps disloqués, défigurés, parfois géométrisés ébranlent la représentation picturale de l’anatomie. En transformant et fragmentant l’infigurable, l’artiste souligne la présence tangible d’une empreinte corporelle soumise à une épreuve sensible, à la limite du supportable. « La peinture est venue vers moi... Avant tout, pour me ramener à la vie suite à une terrible expérience personnelle. (...) Je peins des histoires pleines de souffrance, des cris étouffés dont seule la main peut raconter, bien que leur fil soit pourtant réel. »  L’artiste fait voler en éclat le réel jusqu’à la Monstruosité : « je venais de faire sa connaissance, alors ma seule catharsis possible c’était d’en rendr

Laurette Succar fait parler ses livres

Ses créations convoquent la fragile et délicate caractéristique du livre d’artiste… Autant d’invitations à évaluer la potentialité esthétique de l’objet et son adhésion dans le monde de l’art comme œuvre à part entière. A la fois auteure et peintre plasticienne, Laurette Succar réévalue en permanence le concept de la « belle forme » afin de permettre à la signification neuve d’émerger. Pour ce faire, elle affirme sa quête du support en confectionnant son propre papier. Elle détermine le format et fabrique le tamis afin d'étaler sa pâte à papier ou ses fibres végétales. Papier chiffon, papier journal, papier à base de fibres de bambou, papier rituel, papier recyclé de toutes sortes deviennent alors autant de supports qui lui servent de matière. « Le papier est pour moi très précieux, il renvoie à la matrice, à l’écriture, aux signes. » Son support relève d’un espace composite texturé réunissant altérités et autres curiosités insatiables. L’artiste tra

Constance Fulda, l’essence de la pérennité

Regarder les arbres autrement est une intention profonde de montrer le visible derrière l’opacité dans un monde où la Nature disparaît afin de témoigner de ce qui doit être potentiellement sauvegardé.  Constance Fulda a pour objectif persistant de magnifier l’arbre en rendant visible ce qui se dérobe sous nos yeux comme autant de présences, de signes qui s’effacent et que l’on doit décrypter avant la disparition. Mûrier, cerisier, papayer, chêne, platane… Ici et ailleurs, l’artiste est happée par la présence et l’histoire de chaque arbre, symbole de recueillement, de culte, ou de toute autre valeur qui lui confère une indentification. Elle aime s’attarder sur ceux qui persistent à la disparition inexorable opérée par la dégradation du temps et de l’Homme. Un olivier de 2 500 ans, une souche de 33 millions d’années issues des carrières francilienne et aujourd’hui exposée au jardin des plantes, comme le plus vieil arbre de Paris planté en 1601 au square Viviani de

Anna Grazi, l’éternité et un geste

: La reine en chemin, acrylique sur châssis, marouflage, 2014. Entreprise il y a 40 ans, cette série « figurative à tendance imaginaire » produit un sentiment d’éternité et nous invite à déterminer la présence d’un royaume où chaque être est roi.  Anna Grazi agit sur le passé depuis le présent. « Cette série débutée en 2009 est l'aboutissement d'un travail entrepris depuis le milieu des années 70. » La toile subit de subtiles métamorphoses guidées au départ par le geste aléatoire. Au couteau à l’acrylique, l’artiste superpose, gratte, évide, maroufle, décline. « Mon unique préoccupation est de multiplier les couches de peinture afin de créer de la matière, des aspérités, sans tomber dans le piège de la structuration uniforme ». La nature plastique de la toile renvoie aux origines du papier, le cuir d’un parchemin, un support précieux témoin d’un message ancien. Papier de soie, papier journal, colle, pâte à structurer, peint