Chez Chantal Robillard, la peinture n’est jamais figée. Elle est respiration, élan, vibration continue. Un langage en devenir, sans cesse en train de naître, d’évoluer, de se révéler. Depuis l’enfance, elle peint non pour apprendre une technique, mais pour chercher une vérité intérieure, une manière d’entrer en résonance avec le monde. Sa pratique s’inspire de la calligraphie extrême-orientale : un art du geste juste, de l’écoute, de la transmutation, nourrie de l’enseignement d’un maître coréen. Dans son travail, le signe ne se limite pas à un effet plastique ou à une abstraction décorative. Il puise ses racines dans les formes premières de la nature : les pierres, les constellations, les empreintes, les traces animales. Ces signes originels, que la main de l’artiste capte sans les figer, deviennent les matrices sensibles d’un monde vivant, structuré par le souffle, le rythme, le lien invisible entre les choses. Chantal Robillard ne reproduit pas la nature : elle accompagne sa croiss...
Série Intérieur et Extérieur Nicolas Lespagnol déploie une œuvre photographique exigeante, troublante, patiemment construite autour d’un même noyau : le regard. Pas un regard esthétique ou narratif, mais un regard comme phénomène mental, biaisé, subjectif, toujours en déséquilibre. Dès les premiers clichés, le spectateur est pris à contre-pied. Ici, pas de hiérarchie des formes, pas de lumière théâtrale, pas de moment « décisif ». Le monde, capté à l’aide d’un appareil photographique à capteur plein format (24 mm x 36 mm, pour une grande qualité d’image), se révèle dans sa plus stricte nudité. Les photographies sont simplement captées, avec de légères corrections de couleur, de lumière et de contraste — sans manipulation, ni effets ajoutés. C’est un regard clinique et sans jugement, que le photographe revendique, un regard débarrassé du spectaculaire, de l’instant, du pittoresque – un regard qui dit : « ceci est ». Les contraires sont vrais : penser l’écart Dans Les contraires s...