Accéder au contenu principal

Articles

Céline Steffgenn, la configuration et le relief

Couleurs, toile de lin, 130 x 89 cm, 2016 Fascinée par la sensation de la matière, le travail des doigts et le façonnage des couleurs, Céline Steffgenn débute par le modelage puis le pastel gras avant de s’initier à l’acrylique. Elle construit son identité picturale en osmose avec ces techniques et cette façon très personnelle de travailler l’abstrait en relief. Comme dans un jeu de mémoires, elle puise dans ses voyages, ses rencontres, ses états d’âmes pour construire des espaces, des territoires. Tous ces lieux bien qu’occupés par ses souvenirs sont devenus abstraits. Elle leur donne désormais un point de vue nouveau, en lévitation. Ces espaces se dessinent alors en aplats de couleurs tels des parcelles de terres, de mers ou de villes vues du ciel.   Cette illusion d’optique introduit une forme d’équilibre où les éléments couvrent, recouvrent, séparent, divisent, s’ouvrent et se rencontrent sous d’innombrables couches et surc...

Les métamorphoses naturelles de Christine Houssay

Christine Houssay franchit les frontières esthétiques. Dessins, lithographies, peintures sur toile, installations… Elle se libère des supports et des disciplines pour préciser et métisser son art multidisciplinaire. La sculpture sur bois est actuellement son terrain d’expression. Cette artiste autodidacte s’est faite à la force des poignets. Sa recherche physique et sensuelle se laisse guider par le hasard des contingences, celles de la forme du bois, de la manière dont il se fend. Pour valoriser la matière et profiter de ses imperfections, elle travaille avec des outils manuels, ciseaux et gouges, sur des morceaux de bois collectés dans la ville, dans la nature ou dans le bois à brûler de ses amis. La sculpture sur bois a toujours été un désir ancré. « Enfant, nous avions chez ma grand-mère un atelier avec des outils, où nous pouvions travailler le bois. J'ai grandi avant le règne du plastique : tout était en fer, en tissu ou en bois. Le bois est une matière ...

Caroline Chopin, torsions sens(uelles)

Reiki, grés cérame patiné, 65,5 x 41 x 28,5cm, 2015 Se sentir libre de tout cadre et se laisser porter par la matière, sont les premières intentions de Caroline Chopin. Son travail est un plaisir de libre exercice esthétique. L’artiste sculpte des formes organiques, des corps en torsion, essentiellement féminins. Il y a une composante dramatique dans ses sculptures tourmentées, proche d’une « inquiétante étrangeté » qui les inscrit dans un projet artistique et existentiel. « C’est une forme d’écriture automatique, une projection inconsciente de mes ressentis, de mes désirs, de ma compréhension du monde. » Pour ce faire, elle travaille à vif le réel qui prend corps dans le fantasme, laissant ainsi percevoir la curiosité d’une pose, d’un moment de grâce qu’elle laisse se transformer. Le mystère qui se dégage de son œuvre prend un double sens ; celui du travail et de la mutation des corps mais aussi celui de l’énigme de la création. Elle évoque ...

Jean-Jacques Pigeon, in-situ

  Cages pour oiseaux libres de la Grée des Landes , La Gacilly, France, 2011, 9 éléments, bois de noisetier, résine et pigment, 50 x 50 x 350 cm environ pour chaque élément. En quête de points de vue, Jean-Jacques Pigeon combine savamment le goût de l’expérimentation avec son matériau de prédilection : la branche de bois, et ses idées de mise en espace. Pour sa série in-situ, il travaille à chaque fois différemment avec l’environnement dans lequel il s’inscrit. Sculptures, mobiles, cages pour oiseaux, tapis muraux, cadres… Comme le temps, ses supports s’étirent et se multiplient vers de nouveaux possibles, avec toujours cette esthétique parfaitement identifiable. Une dimension constructive où chaque branche conserve une relative autonomie, tout en étant prise dans un faisceau de relations communicantes aux linéaments distincts.   Jean-Jacques Pigeon n’imite pas les formes de la nature, il les prélèvent. Il cueille des essences de bois diverses et ordin...

Les muses d’eau de Patricia Blondel

« eau-péra », acrylique sur toile marouflée sur bois, 70 x 50cm, 2015 Les muses de Patricia Blondel sont des figures imaginaires, liquides et éphémères qui se désarticulent en perles d’eau sur la surface de la toile en interpellant avec bienveillance l’œil du regardeur. De formation scientifique, Patricia Blondel se passionne pour l’eau et ses projections ; éclaboussures et autres gouttes. « L’eau est à l’origine de tout, prend toutes les formes imaginables et inverse même ses images lorsqu’elle se joue en goutte. » L’artiste explore les traces perlées qui se dessinent sur les fenêtres de son atelier par temps de pluie et fabrique son univers par le transfert de ces données invisibles. Sous son regard, les empreintes aléatoires du temps observées et extrapolées se transforment en apparitions, en fabuleuses créatures sensuelles. Ces figures sculpturales figuratives apposées sur fonds abstraits,...

Armelle Fox, l’instant figé de la disparition

Armelle Fox est une artiste « risque tout » qui aime multiplier les mues successives et les accidents sans repentir. Ses supports fragiles, délicats et contraignants ; papiers de verre, papiers libres ou papiers de Chine se modulent selon inspiration, marouflés sur toile ou transformés en sculpture deux dimensions, laissant toujours une part au hasard. Après avoir travaillé le corps pendant des années, l’artiste se consacre à nouveau aux lieux qu'elle avait abordé dans sa série « Etat des lieux » dans les années 90. Sa palette aux nuances infinies de noirs, blancs, gris en dégradés revendique une référence à la tradition romantique du paysage. « Je me méfie énormément de la couleur qui est tellement séductrice. Je prends mes distances vis à vis d’elle. » Ses pigments pulvérisés, absorbés et grattés nous précipitent en douceur dans une immersion enveloppante et sensuelle. Très vite, la présence d’une autre sensati...

Le monde intérieur d’Ivan Jiménez Brunel

Le Courant de la civilisation Ivan Jiménez Brunel fait remonter à la surface les émotions et le passé. Son geste pictural traduit le poids des représentations de l’inconscient individuel et collectif. Une peinture onirique où l’inattendu et le sens caché se révèlent. L’empreinte de l’Humanité Le triptyque du Courant de la civilisation exprime sa fascination pour l’empreinte et la mémoire, celle de l’Humanité.   Ce geste archéologique met en scène trois états transitoires d’un cycle sans fin. Un magnifique témoignage du potentiel continuum de l’Histoire. « C´est une œuvre qui cherche à retourner à nos origines en mettant un accent sur l´ancienneté des civilisations du Moyen-Orient et le bassin méditerranéen, la découverte de l´écriture, des sciences et philosophies, ainsi que l´importance de la femme dans l´origine de la vie et la communauté humaine (…) C´est un hommage à ces peuples qui nous ont légué une immense sagesse. » Scènes intérieures ...