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Articles

Les suscitateurs de R. Cavalié

Dans sa série Soleil couchant , R.Cavalié convoque trente personnalités, trente suscitateurs qui l’accompagnent toujours. “A l’automne de ma vie, plutôt que d’écrire une autobiographie, il me semblait que Soleil couchant pouvait être un témoignage différent de mon passage ici-bas.” Figée par le séchage du temps, sa peinture transfigure une biographie intimiste et pudique, un témoignage de sentiments éprouvés. R. Cavalié se permet une visite dans les coulisses de l’histoire, son histoire. Celle d’une femme qui a traversé les illusions et désillusions de la deuxième moitié du 20e siècle pour aborder le 21e avec singularité, portée par de nombreux référents qui ont suscité son admiration. L’artiste se réapproprie les icônes . Ses portraits parlent de la mémoire tant personnelle que collective. Ils évoquent ses souvenirs qu’elle maintient vivaces, des rémanences qu’elle réveille d’un passé ou d’un présent. Il s’agit de questionner cette appropriation du re...

Marina Cartiant, nature légère et résistante

L’environnement est essentiel dans son travail. Marina Cartiant profite de la clémence du climat pour faire de l’extérieur son atelier. (1) Ses œuvres s’insèrent dans la nature pour souligner son éclat. Elles sont issues d’un lieu et de sa flore, d’autres sont recomposées et sorties de leur contexte naturel pour être exposées en intérieur. Ses installations se déploient entre ces différents espaces révélant les rapports de continuité et de discontinuité. « Le land art est voué à disparaître. Le dehors devient dedans pour mieux interpeller le public sur l’urgence du message. »  Dans son champ d’intervention, elle questionne in situ les règles de l’exposition, creusant l’idée selon laquelle il existe un rapport nécessaire et réciproque entre l’œuvre et son espace d’installation. Il s’agit de créer un dialogue entre l’espace public et privé. La disposition des éléments, des matériaux,   leur jeu de volume et de transparence, le déplacement des ...

Abramian, perceptions virtuelles

Sous toile de fond d’écran, Abramian évolue dans la sphère virtuelle. Elle apporte à ses encres sur papier une signature numérique abstraite et animée à travers des expositions personnelles qu’elle met en ligne sur le Réseau. "La danse des âmes" , exposition du 01.06 au 31.07.2015 sur http://www.abramian.fr  « Les expositions virtuelles régulières que je réalise sur mon site web n'ont rien à voire avec l’expérience des expositions physiques que j'ai monté dans le passé. La vitrine virtuelle est beaucoup plus grande, grande comme le Monde. » Entre le filtre et le flux, Abramian applique à sa peinture la poésie du langage informatique pour valoriser une esthétique du fragment en mouvement. « La présentation virtuelle en « gif » animé est une solution qui permet de capter le regard du spectateur s ur un format d'écran réduit. Le temps de transition et le temps d'arrêt participe à l’œuvre. » Son a...

Carole et Louis

Le tricentenaire de la mort de Louis XIV est l’occasion pour Carole Fournet de témoigner de sa passion pour la lumière d’une époque ; celle des grands qui ont fait l’Histoire de France.  Louis XIV, technique mixte, 220 x 250 cm, 2015. Le château de Maisons-Laffitte est son terrain de prédilection pour croquer, peindre et reproduire avec une extravagance qui lui est propre les scènes mythiques du château. Peintures, sculptures, moulures… Des œuvres les plus monumentales aux détails les plus imperceptibles, son ouvrage Histoires revisitées constitue un glossaire d’une remarquable singularité. Louis XIV est pour l’artiste, une idole transportée dans le temps présent. Son portrait à taille humaine reconsidère celui du peintre Hyacinthe Rigaud dont l’original se trouve au Louvre et une copie au château de Maisons-Laffitte. Carole Fournet se met à la recherche des forces qui renouvèlent le passé. Elle réinvente le sublime en...

Marie-Rose Atchama, l’effervescente renaissance

Marie-Rose Atchama fabrique des univers imaginaires qui ont peut-être existés ou qui existeront. La création de ces mondes d’un autre temps, à la fois attrayants et fantasmés se situent entre le rêve et la fiction. Elle nous engouffre dans les méandres de son inconscient pour découvrir petit à petit des scènes informelles et extraordinaires. Sa technique mixte invite l’acrylique ou l’huile sur toile déposée au couteau ou au pinceau mais aussi l’encre de chine guidée par la plume lorsqu’elle choisit le papyrus. D’autres effets en relief de collage peuvent s’intégrer sur du carton ou sur du bois. Sa palette vive et joyeuse s’unit au flou, au vaporeux, à l'impression. Dans ce bouillonnement, oiseaux et poissons s’agitent dans le même bain, entre ciel et terre. Sa touche pleine de vivacité s’inspire de l’intensité lyrique invoquant un répertoire hétérogène de sujets mystérieux, de paysages aux teintes doucement orageuses, aux volutes et arabesques qui balayent du plus abstra...

Marine Assoumov, du lisible au visible

Fascinée par la lettre et le signe, et par leur disponibilité à s’arracher au sens, Marine Assoumov construit une poésie visuelle qui lui est propre. C'est ment tique, collage sur papier, 15x15 cm, 2008 « J’ai toujours beaucoup aimé les histoires. Petite, je voulais être écrivain. Je me suis ensuite penchée sur l’univers de la bande dessinée et j’ai réalisé plusieurs albums. » Le collage est pour l’artiste une autre technique narrative. Dans sa série Lettres anonymes, elle ne s’enferme pas dans un procédé figé et tend vers deux axes de recherche. Elle active et dramatise ses pièces par le collage « muet » où les fragments de papiers sont sélectionnés pour leur matière et leur couleur et le collage « parlant »,   une sélection de signes où elle associe des lettres qui créeront des mots, des expressions, des semblants de phrases. Par glissement, elle opère pour faire chavirer le sens. Elle sonde, du lisible au visible, autant les qualité...

Almakan, nouvelle génération humaine

L’œuvre d’ Almakan est mutante, c’est une entité matricielle qui pose la question de la condition humaine. Dans sa série Basculement, l’artiste déploie l’espace temps comme producteur de forme. Elle exerce ainsi une prospective pour tenter de percer l’évolution du monde et des futurs possibles. « Mes œuvres sont ma participation à la construction et à la diffusion des représentations du futur. J’utilise sciemment le fantastique comme moyen d’alerter sur des tendances inquiétantes. » L’artiste décrit les signes de la transformation qui s'opère sur notre réel. Elle fabrique des êtres hybrides et des scènes inédites où le monde et les corps peuvent s’inventer. Là même où l’homme est destiné à évoluer malgré ses récidives. « Si l’histoire ne se répète pas, les comportements humains se reproduisent. L’Humanité a une ultime fenêtre d’opportunité pour basculer vers ce que j’appelle « l’Humain 3.0 », cet humain éveillé et respectueux du ...